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date: '2016-07-27'
title: Alphabet, une entreprise pas comme les autres
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Vous ne connaissez probablement pas Alphabet si vous ne vous intéressez pas à lactualité informatique.
Mais, vous connaissez sa principale filiale et quelques-uns de ses outils.
Vous travaillez sûrement avec ceux-ci quotidiennement.
Je veux parler de Google.
## Bref historique non objectif
Google a été fondée le 4 septembre 1998 par Larry Page et Sergueï Brin.
Ce nest quen 2015 quAlphabet a été créée, en vue dune restructuration de lentreprise.
Google devint alors une filiale dAlphabet, ce qui na fondamentalement rien changé dans les activités des entreprises du groupe.
Notons légo sans bornes des fondateurs quant au choix du nom de lentreprise :
> Le nom de la société Alphabet a été choisi car il représente le langage, linnovation la plus importante de lhumanité qui est au cœur de loutil de recherche Google
Daucun me diront quils peuvent se le permettre.
Bref.
## Les entreprises du groupe
Au-delà de Google et ses marques associées (YouTube, GMail, etc), Alphabet a dautres cordes à son arc.
### Nest Labs
Nest Labs vend des “solutions” domotiques.
Un rapide coup dœil sur le site officiel nous indique quen réalité, leur catalogue ne contient quune caméra, un détecteur de fumée et un thermostat.
Un catalogue pauvre, donc, pour rester poli.
En revanche, un certain nombre de partenaires vendent des produits compatibles.
Nest Labs (sous légide de Google) [a acquis lentreprise Revolv en octobre 2014](https://www.numerama.com/magazine/31075-revolv-achat-nest.html).
Ces derniers commercialisaient un hub destiné au contrôle de produits domotiques, tels que des ampoules, des portes ou des alarmes.
En mai 2015, Google a estimé que ce produit nétait plus digne dintérêt, et la ”[délibérément brické](https://www.businessinsider.com/googles-nest-closing-smart-home-company-revolv-bricking-devices-2016-4?utm_source=feedly&utm_medium=referral?r=US&IR=T)”.
Un produit vendu près de 300 dollars.
Comme ce hub utilisait le cloud pour son fonctionnement, couper son accès au cloud revient à détruire le produit.
Et comme il sagit dun produit permettant de gérer certains composants de sécurité de la maison, cela revient à négliger la sécurité des utilisateurs.
Si Google a décidé de supprimer ce produit et les services associés, cest parce quil nétait utilisé que par un “nombre limité” de personnes.
Considérant cela, on peut comprendre la stratégie de lentreprise.
Mais, on peut également comprendre [la colère des utilisateurs](https://arlogilbert.com/the-time-that-tony-fadell-sold-me-a-container-of-hummus-cb0941c762c1#.pkjyhfklv), aussi peu nombreux soient-ils, qui ont dépensé 300 dollars pour rien, et ne reverront jamais leur argent.
Argent désormais dans les caisses dAlphabet.
Alphabet a donc un pied dans la maison des particuliers.
Malgré la déconvenue du Revolv, lapplication Nest a été téléchargée entre 500 000 et 1 000 000 de fois sur Google Play et jouit dune réputation positive.
Je considère donc quau moins 500 000 personnes nont pas conscience que leur thermostat, leur ampoule, leur caméra de surveillance, envoie des données à Google, uniquement pour leur permettre de gérer leur matériel personnel, chez eux, depuis un smartphone, et que si un jour, Google décide de clôturer ces services, ils pourront juste pleurer sur leurs jouets devenus inutilisables.
Simplement parce quils nont pas compris que le service que leur propose Google nexiste que parce que Google le veut bien.
Mais, cest Google, alors cest forcément bien.
### Calico et Verily
Ces deux entreprises veulent notamment, respectivement, “tuer la mort” et soigner le diabète.
Des projets pour le bien de lhumanité ?
Oh, vous ne pouvez pas être naïfs à ce point…
Tout le monde le sait, le marché de la santé est on ne peut plus lucratif.
Surtout dans un pays dont lobésité morbide est aussi prépondérante.
Et, qui dit obésité dit (le plus souvent…) diabète.
Or, quand le groupe français Sanofi annonce son partenariat avec Google, cest pour profiter des technologies développées par Verily.
Et du coup, surveiller en temps réel et à distance la glycémie de ses propriétaires, grâce aux produits issus de Verily et notamment leur bracelet connecté.
Et accessoirement, [revenir dans le vert](http://www.frenchweb.fr/sanofi-sallie-a-google-pour-rebooster-sa-division-diabete/204734) :
> le chiffre daffaires de sa division diabète affiche un recul de 3,5% au premier semestre 2015 […] En salliant avec Google, Sanofi poursuit lobjectif daméliorer le controle du diabete, afin de développer les ventes du Lantus […] le Français pourra ainsi exploiter les milliards de données de Google afin de mieux cibler les populations concernées
Google, un véritable bienfaiteur, évidemment.
Quant à Calico et son ambition démesurée de “tuer la mort”, il ny a quun pas à franchir pour dire que moins il y a de morts, plus il y a de clients.
Mais, on va maccuser de conspirationnisme.
### Google Fiber
Quand on phagocyte les données de millions (milliards ?) dinternautes, la bande passante revient cher.
La solution ?
Fournir Internet à une partie des utilisateurs.
Cest aussi [ce que fait facebook dailleurs](https://www.facebook.com/connectivity/).
Du coup, il naurait jamais été aussi rentable daspirer la vie privée des gens.
Et de leur envoyer des pubs soigneusement ciblées, grâce à…
### … X
X, anciennement Google X, est lentreprise notamment responsable d[AlphaGo](https://fr.wikipedia.org/wiki/AlphaGo) et des “pilotes” des Google Cars.
Cest elle qui produit les intelligences artificielles utilisées par Google (pas seulement le moteur de recherche).
X, cest un peu le centre de Recherche & Développement de Google.
Cest ici que les Glass ont été créées.
Cest également ici que sont envoyées les données collectées, afin daméliorer leurs IAs.
Enfin, “une partie” des données collectées, pour améliorer la “pertinence de la reconnaissance vocale”.
### Google Capital, GV, Jigsaw
Capital et GV sont des business angels.
Ces entreprises sont destinées à injecter des fonds dans les capitaux dautres entreprises.
Si Capital sintéresse surtout aux compagnies financières, aux assurances et aux laboratoires (pas du tout contradictoire…), GV a investi dans un large panel dactivités différentes.
Ainsi, outre plusieurs entreprises publicitaires, [on découvre](https://www.gv.com/portfolio/) quils ont investi dans Silver Spring Network (fournisseur de services de réseau électrique intelligent), partenaire de… Nest Labs, qui a dabord été financé par GV avant dêtre racheté par Google, et de Toyota pour qui ils ont fourni des bornes de recharge pour la Prius, qui se trouve être justement un des modèles utilisés par les… [Google Cars](https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/technologie-google-experimente-voitures-conducteur-25523/), exactement.
On trouve aussi dans la liste le très controversé Uber.
Mais on trouve également un grand nombre dentreprises IT, évidemment.
Periscope, Slack, Pocket (dont lintégration dans Firefox a été largement condamné), Optimizely, CoreOS, et bien dautres encore.
En ce qui concerne les services de réseau électrique intelligent, cest juste de loptimisation financière.
Injecter de largent dans une entreprise partenaire dune filiale, ce nest rien de bien méchant.
Par contre, injecter des fonds dans des assurances dun côté, et des laboratoires de lautre, cest de lhypocrisie capitaliste franchement malsaine.
Le cas des entreprises IT sera traité un peu plus loin parce quil représente un gros problème, suffisamment insidieux pour quil échappe à tout le monde.
Enfin, Jigsaw est officiellement un incubateur technologique, mais… je vous invite à lire [When Google Met Wikileaks](https://www.amazon.com/dp/8189059661), le livre de Julian Assange.
Il traite notamment de Jared Cohen, de son étonnante carrière, et de son rôle dans Jigsaw.
Personne ne le connaît.
Il est pourtant dans le top 100 des personnes les plus influentes du monde selon le *Time Magazine*.
Bien quofficiellement il travaille à lanti-radicalisation, un certain mystère lentoure, notamment au sujet de ses activités en Afghanistan en 2009, en plein [Cablegate](https://fr.wikipedia.org/wiki/Révélations_de_télégrammes_de_la_diplomatie_américaine_par_WikiLeaks).
Alors pourquoi en faire le président dun think-tank alors quil est carrément issu du milieu politique ?
Peut être pour [renverser des régimes politiques](https://web.archive.org/web/20160802103953mp_/http://english.al-akhbar.com/content/stratforleaks-google-ideas-director-involved-regime-change) avec laide de la technologie.
En fait, avec Jigsaw, Google fait de lactivisme, et veut protéger les lanceurs dalertes, tels que Julian Assange, en loccurrence.
Le problème ici est de mélanger technologie, politique et business.
Car sous ses airs dentreprise bienfaitrice, [Jigsaw sert dautres desseins](https://web.archive.org/web/20160728123008mp_/http://europe.newsweek.com/assange-google-not-what-it-seems-279447?rm=eu) dont on ne connaîtra peut-être jamais la teneur réelle, mais probablement financiers, on sen doute.
## La technologie
Eric Schmidt, président exécutif du groupe, est parfois perçu comme le “ministre des Affaires étrangères” de Alphabet.
Il est parvenu à créer un réseau politico-commercial suffisamment puissant pour mettre lentreprise à labri des déconvenues (même lorsquelle sexpose à des problèmes juridiques embêtant).
Mais, le véritable coup de maître de lentreprise est dêtre parvenue à se parer dune aura à toute épreuve.
Car alors que chez les geeks, on cherche à se passer de Google, pour la grande majorité du monde, Internet, cest Google.
Malheureusement, cest aussi le cas chez les développeurs.
Et les experts en sécurité.
Et les technologies réseau.
Et la virtualisation/containerisation.
Bref, dans tous les domaines liés à linformatique.
La capacité financière colossale de Alphabet leur permet dattirer à eux toutes sortes dexperts, de jeunes passionnés, qui ont de bons projets et dexcellentes capacités pour les concrétiser.
Mais, cest avant tout largent qui les attire tous.
Rares sont ceux réellement motivés par la technologie en elle-même.
Travailler pour Google, ou avec Google, ou se faire racheter par Google, est un accomplissement.
Ne pas utiliser les outils de Google est mal perçu, conduit à lostracisation, et peut réduire les possibilités dembauche.
Et, comme Google est omniprésent, omniscient, omnipotent, il est pratiquement inévitable sur Internet.
Sans parler du moteur de recherche, ni de GMail, ni de YouTube.
Personnellement, je nutilise rien de tout ça.
Je parle du navigateur Chrome, des tablettes et smartphones Android (que je nutilise pas non plus), de la publicité et des liens sponsorisés, des outils de développeurs et de techniciens, comme Angular, SPDY intégré dans HTTP/2, mais aussi dans nos systèmes dexploitations et notamment GNU-Linux, etc.
La multiplication de toutes ces technologies Alphabet, partout dans les PC et périphériques mobiles, tisse une toile bientôt inextricable.
Mais, malgré les années passées à rabâcher quil faut se détourner de Google et exploiter les alternatives, on continue de scier la branche sur laquelle on est assis, en étant persuadés de faire le bon choix.
Or, pour toutes les raisons évoquées dans cet article, pour toutes les raisons déjà évoquées maintes et maintes fois, ici et ailleurs, ce choix est le mauvais.
Il la été dès le début, il lest toujours, et le sera encore demain.
## Conclusion
Si Microsoft était détesté dans les années 90 (et lest toujours), Google/Alphabet est incontestablement lentreprise la plus détestable à ce jour.
Il aura fallu une dizaine dannées à Microsoft pour se faire détester pour ses manquements à la vie privée.
Google la piétine constamment et est toujours acclamé pour ça, presque vingt ans après sa création.
Une véritable prouesse !
Même [Apple a tenu tête au FBI](https://web.archive.org/web/20160417095930mp_/http://www.france24.com/fr/20160218-apple-fbi-chine-iphone-securite-san-bernardino-censure-pekin-cook-posture), alors que lon ne les a jamais vraiment encensés pour protéger la vie privée de leurs utilisateurs…
Les concurrents de Alphabet sont peu nombreux sur certains marchés clés, comme la téléphonie mobile où la perte de Microsoft nest pas catastrophique, mais où celle dApple le serait, ou les navigateurs Web, où Mozilla peine à maintenir Firefox.
Il est capital que ces alternatives existent, et que dautres voient le jour, faute de quoi Internet ne sera plus réduit quà pas grand-chose : beaucoup de publicités, et au milieu, ce que Google veut bien vous laisser voir en fonction de qui vous êtes.
Il ny aura plus la place pour la découverte et la nouveauté.
Juste une zone de texte pour votre empreinte de carte bancaire et un bouton vert “Acheter”.
Cest vraiment ça que vous voulez ?

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date: '2016-08-02'
title: Protection de la vie privée et conspirationnisme
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Non, chiffrer ses données et avoir un peu de jugeote sur Internet ne fait pas de vous un conspirationniste…
Il y a une phrase à la con (et ses variations), typique, que jentends ou lis régulièrement, en référence à la protection de sa vie privée sur Internet :
> Ça va, cest bon, la NSA sen fout de ma gueule
Malheureusement, il ny a pas que la NSA qui sintéresse à vous.
Je ne vais pas revenir encore une fois sur le cas de Google, parce que jécris abondamment et régulièrement sur le sujet.
Ce que je déplore avec une attitude pareille, cest que ça fait passer les utilisateurs consciencieux pour des conspirationnistes, et les décrédibilise.
Cela prouve linconscience des auteurs de cette phrase et un manque total de respect pour les autres, ni plus ni moins.
Cest aussi une preuve irréfutable dincompétence quand prononcée dans le milieu professionnel.
Quand une donnée est transmise en réseau, il y a trois informations confidentielles qui sont émises :
- la source (adresse IP, adresse MAC, éventuellement dautres (meta)données pouvant inclure lheure, les coordonnées GPS, le type dinformation qui transite, sa taille)
- la destination (là aussi, adresse IP, adresse MAC, etc.)
- linformation en elle-même
Il est extrêmement facile dintercepter ces informations.
En particulier quand on utilise un réseau sans-fil, pour tout un tas de raisons que je ne vais pas détailler ici.
Linterception, généralement via une attaque de type [*man-in-the-middle*](https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_de_l%27homme_du_milieu), permet à une personne tierce dintercaler sa machine entre lexpéditeur et le destinataire de linformation, en se faisant passer respectivement pour lun puis par lautre en fonction de la direction dans laquelle linformation est émise.
Cest totalement transparent et indétectable pour le commun des mortels qui utilise son smartphone à la terrasse dun café par exemple.
Ou au boulot.
Quand on prend la — bonne — décision de chiffrer ses transmissions (par exemple en allant sur un site en HTTPS, ou en utilisant une messagerie instantanée sécurisée), seule linformation est chiffrée.
La source et la destination restent visibles en clair sur le flux du réseau.
Cest normal, et cest même capital, faute de quoi la source ne peut évidemment pas contacter la destination.
Ce type de chiffrement rend lattaque de type *man-in-the-middle* presque inutile pour récupérer linformation émise, puisquelle est chiffrée.
En revanche, la source, la destination et certaines méta-données restent accessibles en clair, ce qui peut être suffisant pour pousser lattaque un peu plus loin.
En analysant davantage le flux réseau, lattaquant peut générer des statistiques, et ainsi avoir une meilleure idée du contenu des messages échangés.
Cest ce que font les gouvernements (entre autres) pour détecter du téléchargement illégal par exemple.
Ou des activités terroristes.
Et cest ce que lon appelle l[heuristique](https://fr.wikipedia.org/wiki/Heuristique).
La solution du VPN, dont on entend beaucoup parler ces dernières années, permet daugmenter encore la sécurité du message.
Une fois quun client VPN est connecté à un serveur VPN, on réduit encore plus les risques dinterception.
Le VPN offre bien dautres avantages encore que nous ne verrons pas ici, à lexception du contournement de la censure.
La métaphore habituelle pour casser la croyance que le chiffrement a pour seul objectif dempêcher la NSA de mettre son nez dans les photos de vacances de mamie est celle de la Poste et de lenveloppe.
Sur lenveloppe figurent les méta-données (expéditeur et destinataire), et dans lenveloppe se trouve linformation.
Admettez-le : que vous ayez quelque chose à cacher ou non, vous naimeriez pas que la Poste (au centre de tri, ou même le facteur) ouvre lenveloppe, lise son contenu, et referme lenveloppe avant de lexpédier à son vrai destinataire.
Cest là que le chiffrement intervient.
La Poste peut toujours lire le courrier, récupérer les métadonnées sur lenveloppe, mais ne comprendra pas grande chose à son contenu.
Le VPN empêche aussi la Poste de lire ce qui est écrit sur lenveloppe, qui pourrait tout aussi bien être envoyée depuis le Luxembourg que lItalie, ou depuis chez vous.
Elle est obligée de transférer lenveloppe à une poste compétente (un serveur VPN) pour que le message arrive à son véritable destinataire.
Mettre en place un client et un serveur VPN est relativement simple (les box des fournisseurs daccès à Internet le permettent, par exemple chez free) et offre aujourdhui une protection suffisante pour échanger des mails, des mots de passe, des codes de carte bancaire.
Et donc tout type dinformation confidentielle.
Y compris des informations permettant de coordonner une attaque terroriste.
Dès lors, les auteurs de la phrase dintroduction ne voient plus la différence entre un terroriste, et une personne soucieuse de sa vie privée et de la confidentialité de ses échanges avec dautres personnes sur Internet.
Or, au-delà de conversations privées qui ne regardent personne, il y a au moins un autre cas où il est prudent de chiffrer et/ou dutiliser un VPN : lorsquon transfère des informations professionnelles.
Tout simplement pour éviter “lespionnage industriel”, ou le vol de données personnelles si des CVs sont transférés dun serveur à un autre, ou le vol de mots de passe, permettant daccéder au système de gestion de lentreprise, ou à ses coordonnées bancaires.
Le pire qui me vienne à lesprit ?
Les backups non chiffrées dans le cloud.
En effet, la NSA ne sinquiète pas vraiment de ces informations-là, mais cela ne veut pas dire que personne ne sy intéresse.
Par ailleurs, sécuriser ses échanges est aussi une façon de sécuriser les échanges des autres.
Par exemple, dans le cas où vous nêtes quun intermédiaire dans la transmission dune information.
Vous avez donc une responsabilité morale dutiliser tous les moyens de sécurisation à votre disposition pour garantir lintégrité du message dont vous avez été lintermédiaire.
Ne pas mettre en place ces moyens vous expose à la perte de confiance des expéditeurs et destinataires originaux de linformation qui a transité par vous.
Quand les réfugiés sont arrivés en Europe, et que les premiers problèmes ont commencé, la communauté musulmane a appelé les peuples à ne pas commettre damalgame entre musulman et islamiste.
Alors, nous, les geeks, appelons le monde à ne pas commettre lamalgame entre personne soucieuse de sa vie privée et illuminé conspirationniste.
Un amalgame qui a été fait il y a quelques jours, par… lArabie Saoudite, qui a déclaré les VPNs comme étant illégaux, VPNs qui servaient surtout à contourner toutes les autres censures commises par lÉtat.
Alors, nutilisez plus cette excuse bidon pour justifier votre désintérêt pour le chiffrement.
Arrêtez dêtre aussi oisifs, prenez cinq minutes pour configurer votre VPN.
Parce que si vous ne le faites pas, vous aurez bien lair con quand vous verrez vos comptes fondre comme neige au soleil.

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date: '2016-08-10'
title: De l'inutilité et de l'hypocrisie d'AdBlock Plus
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> Numerama annonce que facebook contourne les bloqueurs de publicité.
> Vous en utilisez un ?
> Dommage !
Je le dis et le répète depuis des années à qui veut lentendre, cest-à-dire peu de monde : les solutions de type AdBlock sont parfaitement inutiles.
Pourtant, ces solutions sont toujours aussi populaires.
Et, pourtant, ce nest pas faute davoir parlé de méthodes alternatives pour bloquer les publicités.
Jen ai même développé une, que, certes, je ne maintiens plus, car jai trouvé depuis dautres outils tout aussi adaptés dont je parlerai plus bas.
Encore une fois, parmi toutes les solutions de blocage de pubs, **celle du plugin pour navigateur est définitivement la moins efficace, la moins utile et la moins sûre**.
Et cela vaut pour AdBlock Plus, mais aussi les “concurrents”, même libres, qui peuvent ne plus être maintenus.
Quand, dans [larticle de numerama](https://web.archive.org/web/20160811133128mp_/http://www.numerama.com/tech/188630-facebook-contourne-les-bloqueurs-de-publicite-pour-afficher-ses-pubs.html), je lis des choses comme ça :
> Lescalade entre pro- et anti-bloqueurs de publicité risque datteindre de nouveaux sommets dans les semaines et les mois à venir
Cela me donne limpression que **personne na compris linutilité des bloqueurs de publicité, ni quil existe des méthodes alternatives bien plus efficaces**.
Et notamment le blocage DNS, utilisé depuis des lustres par les gouvernements et les outils anti-spam, très simple à mettre en place, et qui peut même permettre de tromper lennemi[^1].
Par extension, cette “escalade” est la preuve fondamentale de lineptie de la publicité sur Internet.
Car **linternaute est libre**.
Libre des outils quil utilise, du système dexploitation au navigateur web, en passant par la façon dont il récupère les informations issues de serveurs distants.
Il y aura toujours une solution pour contrecarrer les plans démoniaques des régies publicitaires.
**Toujours**.
Et tout largent que ces régies injectent dans les développeurs qui conçoivent des dispositifs de contournement du blocage de leurs pubs devrait plutôt être injecté dans **du contenu de qualité**.
Bref.
Il faut utiliser des solutions de blocage par DNS et **arrêter définitivement avec cette ineptie des bloqueurs de pubs**.
Si on na pas la chance davoir un routeur sous pfSense, ou de pouvoir héberger un serveur DNS à la maison, on peut utiliser un Raspberry Pi avec PiHole.
Si on na pas de Raspberry Pi et quon na pas envie de dépenser une petite trentaine deuros pour être tranquille, il y a toujours une solution 100% gratuite et simple à mettre en œuvre : la modification de son fichier *hosts*.
Il y a toute une flopée de tutoriels en français pour le faire.
Pourquoi cest mieux que AdBlock Plus ?
Parce quil est [connu](https://web.archive.org/web/20160811065905mp_/http://www.numerama.com/magazine/32094-google-microsoft-et-amazon-payent-adblock-plus-pour-un-laisser-passer.html) et [reconnu](https://web.archive.org/web/20160811065905mp_/https://fr.wikipedia.org/wiki/Adblock_Plus#Une_liste_de_filtres_blanche_activ.C3.A9e_par_d.C3.A9faut_depuis_2011) que cet outil se fait en partie financer par les régies publicitaires, qui finissent par ne plus être dans les listes de blocage moyennant une contribution financière.
Et, parmi elles, [Google qui a annoncé avoir atteint des bénéfices records grâce… aux publicités](https://web.archive.org/web/20160811065905mp_/http://www.nextinpact.com/news/100831-les-revenus-damazon-et-google-grimpent-notamment-grace-au-cloud.htm).
Arrêtez de croire au Père-Noël et de vous voiler la face.
Si vous ne faites pas vous-même le boulot en dégageant AdBlock Plus et en faisant du blocage par DNS, ne vous plaignez pas de voir facebook mettre en place des contre-mesures, ou [certains éditeurs](https://web.archive.org/web/20160811065905mp_/http://www.numerama.com/business/153796-adblockers-culpabiliser-linternaute-ne-sert-strictement-a-rien.html) bloquer laccès à leur contenu merdique.
Il ny a quun seul cas où le blocage par DNS ne sert à rien : si léditeur du site place ses outils publicitaires sur le même domaine que du contenu légitime.
Dans ce cas, point de salut avec le blocage par DNS évidemment.
Mais dun autre côté, un site qui organise son contenu de cette façon ne mérite pas dêtre visité.
Donc en sus du blocage par DNS, nettoyez votre liste de favoris…
Pour en revenir à facebook, rappelons-leur simplement que [larticle 20 de la Loi pour la confiance dans léconomie numérique](https://web.archive.org/web/20160811065905mp_/https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000801164#LEGIARTI000018048180) impose en France une distinction claire entre contenu promotionnel et contenu réel.
Bien quelle ne soit pas toujours respectée, cette loi existe, et est faite pour protéger les internautes, et doit donc être connue et appliquée.
Même si en face on a facebook et ses milliards (de [dollars](https://web.archive.org/web/20160811065905mp_/http://uk.businessinsider.com/facebook-q1-2016-earnings-2016-4?r=US&IR=T), d[utilisateurs](https://web.archive.org/web/20160811065905mp_/http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/1125265-nombre-d-utilisateurs-de-facebook-dans-le-monde/), de [publicités](https://web.archive.org/web/20160811065905mp_/http://www.numerama.com/business/185911-la-publicite-sur-les-fils-facebook-est-arrivee-a-saturation.html)).
[^1]: La méthode classique consiste typiquement à associer le nom de domaine à bloquer à ladresse 0.0.0.0. Au lieu dutiliser cette adresse, on utilise lIP dun serveur Web sous notre contrôle, ce qui permet denvoyer toutes sortes de choses. Dans mon cas, je lutilise pour renvoyer un en-tête HTTP 410, ce qui me permet de distinguer facilement les éléments bloqués dans les outils de développement de mon navigateur. Mais il est possible daller beaucoup plus loin. Une méthode commune pour détecter la mise en oeuvre dun système de blocage de pub est dattendre quun script publicitaire renvoi une certaine variable. Sil ne le fait pas, on vous affiche un message vous demandant de désactiver votre bloqueur de pub. Il suffit de faire une liste de ces variables, et de les renvoyer pour tromper lennemi. Cest de la théorie, et il ne fait aucun doute que ces faux geeks déchus finiront par trouver comment contourner cela. Si tant est que tout le monde abandonne AdBlock Plus et passe au blocage DNS. Mais comme toujours, nous trouverons aussi une parade.