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file: images/uzX2UA.jpeg
title: Sur cette photo, le rétro-éclairage semble bien blanc et lumineux alors qu'il
n'en est rien dans la vraie vie... (notez la fuite de rouge au-dessus de la touche
de verrouillage majuscule, du W et du E, de rouge et de bleu sous la touche -, et
notez la teinte rouge en haut et verte en bas de chaque caractère, c'est discret
sur la photo, insupportable en vrai)

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date: '2022-01-08T00:39:56+01:00'
dossier: [À la recherche du clavier parfait]
title: Introduction
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## Introduction
Depuis aussi longtemps que je puisse me rappeler, on m'a toujours dit que
j'étais né avec un clavier dans les bras. C'est mon outil de travail aussi bien
que de loisir. Si j'étais un GI, ce serait mon M1. Je ne lui ai pas donné de nom
mais je le tripotte plus que n'importe quoi d'autre.
Trouver clavier à sa main n'est pas chose aisée, et j'en ai rarement gardé un
plus d'un an. Seule exception, mon premier clavier mécanique digne de ce nom
que j'ai gardé presque dix ans ! Il est désormais temps pour lui de tirer sa
révérance.
Mon titre est peut-être quelque peu optimiste : si vous êtes déjà passé par le
processus d'achat d'un clavier ultime, vous savez déjà tout ce que je m'apprête
à raconter, mis à part quelques détails qui vous sont propres. Mais, comme
d'autres le font en vidéo, je partage avec vous mon expérience rédigée.
## (Bref) panorama de l'existant
### Tailles
Le format auquel tout le monde est habitué est le 108 touches "plein-format",
avec pavé numérique, touches fléchées et touches de fonction. Il y a des
claviers avec plus de touches (par exemple, deux lignes de 12 touches de
fonctions ou avec des touches "macros"), mais c'est surtout vers la compacité
que s'orientent les "_enthusiasts_", les hobbyistes et les passionnés. On trouve
donc facilement des _tenkeyless_ (amputés du pavé numérique, autrement appelés
80%) et - beaucoup moins facilement - des 40% (parce que dotés de 40% des
touches d'un clavier "classique"), avec un certain nombre de
variations entre les deux.
Vous pouvez voir [sur cette page](https://tech-fairy.com/keyboards-form-factors-explained-full-size-100-1800-compact-96-tenkeyless-tkl-87-80-1800-compact-75-60-40-tenkey-5/)
un aperçu des différents _form-factors_ qu'on peut trouver dans le paysage.
En ce qui me concerne, je veux opter pour un clavier 60%, beaucoup moins extrême
qu'un 40% : il conserve la ligne de chiffres à son sommet par exemple.
Je ne suis intéressé ni par les claviers _splittés_ (une moitié de
clavier dans chaque main, comme le [Moonlander](https://ergodox-ez.com)) ni par
les claviers ortholinéaires (dont les touches sont placées dans un repère
orthogonal, alignées horizontalement et verticalement, comme sur le
Plank). Avant
de me jeter la pierre, permettez-moi de préciser cette pensée.
### Dispositions
On n'y pense pas toujours, mais la disposition des touches de nos claviers
d'ordinateurs est calquée sur celle des machines à écrire d'antant, et destinée
à limiter les problèmes d'entremêlement des marteaux actionnés par les touches
et qui vont frapper un ruban encreur sur le papier. Le décalage des touches de
nos claviers d'ordinateurs est un héritage de cette disposition physiquement
nécessaire à l'écartement entre les marteaux, et les dispositions QWERTY
(presque partout dans le monde) et AZERTY (en France) (et certaines variantes
locales comme le QWERTZ) limitent la fréquence d'utilisation de marteaux
voisins.
Ces contraintes n'existant plus sur ordinateur, certains jugent que ni le
décalage horizontal des touches ni leur disposition ne sont pertinents de nos
jours. En conséquence, on devrait pouvoir utiliser les claviers orthogonaux
et avec des dispositions de touches plus appropriés à une utilisation moderne,
par exemple le Bépo ou le Dvorak, conçues spécifiquement en fonction de la
fréquence des mots et des lettres employés en français et en anglais.
Tout cela, je le sais, et je l'entends. J'entends aussi qu'en France on aime
bien l'AZERTY pour des raisons qui m'échappent totalement (hello les majuscules
accentuées...).
En ce qui concerne les claviers orthogonaux, pardon mais mes mains ne sont pas
à 90 degrés sur un clavier standard. À la limite, je peux comprendre cette
disposition sur un clavier _splitté_, mais l'orthogonal sur un clavier non
_splitté_ (qui plus est, de petite taille), c'est un bon moyen de se flinguer
les poignets, à mon humble avis.
Quant au QWERTY, je ne transige pas : c'est, selon moi, une excellente
disposition pour tout à la fois coder et écrire en français et en anglais. Pour
mon usage, c'est parfait.
Je ne (dé)conseille pas ces dispositions. J'estime simplement qu'à ce jour,
elles ne me conviennent pas, mais leur existence est une bonne chose : il y a du
choix, il y en a pour tous les goûts et c'est le plus important.
### Technologie
De tête je peux citer au moins trois technologies différentes en ce qui
concerne les switches (les touches, les interrupteurs du clavier) :
- les touches à membrane, principalement utilisées sur les claviers grand public pour PC de bureau
- les touches à ciseaux, principalement utilisées sur les ordinateurs portables pour leur compacité
- les touches mécaniques, incluant les touches optiques
Dans une touche à membrane, une membrane de plastique souple bombée est poussée
par le capuchon de la touche, ce qui provoque un contact électrique au niveau du
circuit imprimé du clavier. Avec le temps, cette membrane perd de son élasticité
et de sa résistance. Ce sont les touches les moins fiables.
Dans une touche à ciseaux, le capuchon (_keycap_) de la touche repose sur une
paire d'étriers disposés... en ciseaux. Cela permet de réduire la hauteur de la
touche, mais présente toutefois l'inconvénient d'être fragile. La durée de vie
de ces touches peut être plus importante que celles à membranes, à condition que
les matériaux employés soient de bonne qualité : on peut espérer atteindre le
million de frappes avant la défaillance de la touche, dans de bonnes conditions.
Les touches mécaniques sont les plus complexes, mais aussi les plus fiables -
contre-intuitivement. Ce sont aussi celles qui offrent les meilleures
sensations, selon moi. Elles sont constituées d'un ressort et d'un contact
métallique. Dans le cas de touches optiques, le contact métallique est remplacé
par une barrière infrarouge. Une touche peut survivre à plus de 100 millions de
frappes, selon les modèles (et les chiffres des constructeurs).
Il existe plusieurs types de touches mécaniques en fonction de la sensation
recherchée : les touches dites "linéaires" ont une course constante pendant
l'appui, quand les touches "tactiles" reproduisent le comportement des touches
à membrane. Les touches "clicky" ajoutent un bruit caractéristique qui ne
conviendra pas à tout le monde.
Certains constructeurs (comme Cherry, Gateron, Razer, etc.) proposent une
classification des touches par couleur (généralement brun pour du tactile et
bleu pour du "clicky"), et on peut trouver un vaste assortiment de ces couleurs,
allant du vert au jaune "banane", en fonction de la profondeur d'activation (la
distance parcourue par la touche avant que son appui soit pris en compte), la
force requise pour appuyer sur la touche, etc.
D'autres technologies plus ou moins exotiques existent, telles que les claviers
projetés sur une surface par un laser. C'est marrant pour se la péter comme dans
les films de science-fiction, mais je ne me vois pas développer ou écrire toute
la journée de cette façon.
## Cahier des charges
Je **veux**, donc non négociable :
- un clavier mécanique
- une disposition ANSI (c'est-à-dire QWERTY américain)
- du rétro-éclairage par touche
- une compatibilité Linux **et** Mac au minimum (au niveau du logiciel de configuration)
- des switches tactiles et/ou clicky (voir ci-dessus)
Avec, optionnellement :
- le bluetooth, peu importe la version à partir du moment où la connection est stable et compatible avec les ordinateurs Apple
- la possibilité de changer les switches
Et, idéalement :
- 60%
- sexy
## Mon ancien clavier
Mon ancien clavier est donc un Corsair Strafe RGB, _full-size_ (c'est-à-dire
avec pavé numérique sur le côté, touches fléchées, touches de fonctions), équipé
de switches Cherry MX Brown. Un excellent clavier au rétro-éclairage lumineux et
dont la colorimétrie est très acceptable - comprendre par là que quand je
demande du blanc, j'ai une couleur très proche du blanc).
![gmgQ02](images/gmgQ02.jpeg)
Ses keycaps sont excellents, même si à la longue la fonte _gamer_ devient
lassante. Exception faite des keycaps destinés aux touches WASD au revêtement
_soft_ qui ont fini par être tellement usés qu'on ne distingue plus les lettres.
Dans tous les cas, ces touches étaient bien adaptées au rétro-éclairage et
restaient lisibles, même au niveau de luminosité le plus faible.
Les touches Cherry MX Brown sont de type "tactile" : il y a une légère
résistance au moment où la frappe sur la touche est enregistrée. C'est idéal
pour développer ou écrire. Pour jouer, c'est moins agréable que des touches
dites "linéaires" (telles que les Cherry MX Red ou Black), mais c'est tout à
fait acceptable.
Caractéristique que j'appréciais mais dont je peux me passer : la présence d'un
port USB déporté sur le clavier (_pass-through_) qui permet de connecter un
autre périphérique comme une clé USB. Pratique.
Par contre, vu que c'est un clavier _full-size_, il prend beaucoup de place sur
le bureau...
En outre, le revêtement du repose-poignets accroche les saletés, et est très
difficile à nettoyer.
Il y aurait encore beaucoup de choses à dire mais ce n'est pas l'objet de cet
article, je voulais juste vous dire d'où je pars pour accomplir ma quête du
clavier parfait.
## Mon premier clavier non "_mainstream_"
Pour remplacer un clavier qui rempli déjà une grosse partie de mon cahier des
charges, il faut forcément que je m'oriente vers des solutions moins grand
public. Courageux mais pas téméraire, je ne veux pas prendre de risques à
acheter dans une boutique située à l'étranger (au cas où je souhaiterais le
retourner). Le problème, c'est qu'en France, on ne vend pratiquement que de
l'ISO (donc, AZERTY français). Les références en ANSI ne sont pas légion.
On trouve pourtant sur Amazon quelques modèles, et notamment le
[Skyloong SK61](https://www.amazon.fr/dp/B08BC4GD6G)
que je viens d'acheter. Presque trois fois moins cher que ce que j'ai payé le
Corsair, il se trouve à moins de 60€.
Je poursuis deux objectifs avec ce clavier :
- déterminer si le format 60% me convient
- déterminer si les touches "clicky" me conviennent
Concernant le format, je suis conquis : cela nécessite un petit temps
d'adaptation parce qu'on fait un usage massif de la touche Fn, mais je trouve
que cela fait sens. Sur un clavier 60%, on abandonne des touches rarement
utilisées pour les remplacer par des combinaisons dont l'adoption se révèle
plutôt rapide.
![uzX2UA](images/uzX2UA.jpeg)
Concernant les touches "clicky", il s'agit de switches Gateron Optical Blue.
Ils sont donc optiques, ce qui signifie que l'ordre "touche pressée" est envoyé
lorsqu'un faisceau infrarouge est bloqué par la pression de la touche, là où sur
des switches purement mécaniques c'est un contact métallique qui produit
l'ordre. Il en résulte une frappe plus fluide, qui n'offre pas la même sensation
qu'un switch mécanique "pur".
Les chiffres me donnent tort, mais j'ai en tout cas la sensation que ces
switches Gateron Optical Blue sont plus rigides que les Cherry MX Brown du
Corsair (ils sont tous deux censés réclamer une force de 55cN). C'est un peu
plus fatigant de taper avec ce clavier qu'avec le Corsair, mais c'est peut-être
également dû à la profondeur d'activation (les Gateron s'activent à 2.3mm quand
les Cherry s'activent déjà à 2mm).
Malgré sa robustesse et sa qualité de fabrication, le Skyloong souffre de
quelques défaut qui vont me conduire à opter pour un clavier plus cher (et ce
sera l'objet de l'Épisode 2, à venir au mois de février ou mars).
Car, pour un clavier à ce prix, on ne peut pas lui reprocher d'être fragile. Le
plastique employé est épais, et plutôt bien fini. Il est très rigide, lourd
comparativement à sa taille. Je m'attendais à beaucoup plus _cheap_. Il est
livré avec un cordon USB-c tressé.
Malheureusement, c'est manifestement sur le rétro-éclairage que le budget a été
coupé. Bien qu'il soit possible de gérer sa luminosité sur une plage très large,
elle reste assez faible, et surtout, les LEDs employées sont franchement bas de
gamme. Quand on demande du blanc, on se retrouve avec une très forte dérive
colorimétrique vers le rouge: le blanc apparait rose. Ça se corrige assez
facilement même si l'on perd encore en luminosité au passage en choisissant une
teinte plus verte. Ce n'est pas parfait mais plus acceptable. Mais cela ne
compense pas une très mauvaise capacité à mélanger les teintes primaires :
le rouge, le vert et le bleu sont parfaitement visibles sur chaque LED, là où on
s'attend à voir du blanc.
![uzX2UA](images/uzX2UA.jpeg)
L'autre gros reproche que j'ai à faire à ce clavier est la fonte employée sur
les keycaps. Elle rend difficile la lisibilité de certains caractères, alors
qu'elle est déjà fortement réduite par les keycaps eux-même (et par le manque
de luminosité du rétro-éclairage).
Deux autres "détails" que j'ai noté mais qui ne me choquent pas sur un clavier
de ce prix : l'absence de réglage de l'inclinaison, et j'aurai souhaité un
cordon coudé.
En ce qui concerne la frappe, elle est plutôt bonne, sauf sur les touches larges
et en particulier la barre Espace, où la stabilisation n'est évidemment pas du
niveau de certains claviers _flagship_. Je m'attendais à un bruit plus
"caverneux", produisant des vibrations et des échos désagréables, mais le
clavier est beaucoup moins creux et beaucoup plus robuste que je le pensais. Du
coup, il n'y a pas vraiment de bruits parasites, en tout cas lorsqu'il est posé
sur un tapis de bureau.
Un point sur lequel j'ai été inattentif est le modèle du clavier. Il s'agit d'un
SK61, donc dépourvu de bluetooth (le modèle avec bluetooth est estampillé
SK61S).
Le clavier affiche une compatibilité avec macOS et Windows. Et, en effet, le
logiciel tourne sur macOS Monterey sans aucun soucis. Par contre, il n'est ni
ergonomique ni intuitif ! Simplement changer la couleur des touches est très
compliqué (il faut créer un profil de couleurs dans un onglet, l'assigner au
clavier dans un autre onglet, enregistrer, appliquer, etc.). Par contre, il est
très complet puisqu'il permet de configurer jusqu'à trois "couches" de touches,
tout un tas de macros, d'effets d'éclairage sapin de Noël/discothèque/boule
disco, avec des réglages spécifiques à Windows et d'autres pour macOS, le tout
pouvant être stocké dans la mémoire du clavier (jusqu'à un certain point que je
n'atteindrai jamais).
Je m'estime assez sévère avec ce clavier, mais je ne le dénigre par pour autant.
Je l'ai acheté en sachant qu'il y avait de fortes chances pour que ce ne soit
qu'une étape vers quelque chose de plus haut de gamme. Je m'attendais à être
déçu au point de le renvoyer à Amazon, mais malgré les reproches que j'ai à lui
faire, j'ai décidé de le conserver.
Premièrement, pour bien m'habituer au format, à l'utilisation des combinaisons
de touches, à la gestion des "couches", et pour jouer un peu avec les macros.
Ensuite parce que je l'ai choisi pour sa versatilité : les switches sont
remplaçables (si je ne m'habitue pas aux Gateron Optical Blue, je peux passer à
des Brown, voire aux autres types de switches optiques proposés par Gateron), de
même que les keycaps - par voie de conséquence. Évidemment, je ne peux pas
corriger les défauts du rétro-éclairage, mais je peux améliorer quelques trucs.
Enfin, parce que je compte m'en servir comme clavier d'appoint une fois que
j'aurai acquis mon clavier "définitif" : solution de remplacement en cas de
panne (comme c'est actuellement le cas, mon Strafe étant fatigué au point de me
doubler certaines touches ou d'oublier certaines frappes), clavier mobile pour
le brancher et débrancher quand j'en ai besoin sur les serveurs, etc.
## Conclusion
L'un dans l'autre, je suis content d'avoir acquis ce clavier parce que je peux
me faire une idée beaucoup plus précise de ce que j'attends et de ce que je peux
espérer.
Par exemple, si je suis content de la qualité des plastiques employés sur ce
clavier de gamme moyenne, j'imagine que je serai exstatique face à un clavier
en aluminium ! Si les switches Gateron Optical Blue ne me donnent pas entière
satisfaction, je peux revenir à des Cherry MX Brown sur le prochain clavier. Le
choix des keycaps est pléthorique, et je sais déjà que je peux en trouver des
magnifiques, durables et agréables au toucher.

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date: "2022-01-09"
dossier: [À la recherche du clavier parfait]
title: Pré-sélection
weight: 2
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Après [mon article introductif](/interets/informatique/2022/01/08/a-la-recherche-du-clavier-parfait-introduction/),
j'ai reçu quelques commentaires et suggestions de la part de mes visiteurs, et
je les en remercie chaleureusement ! Bien que j'avais déjà effectué une première
sélection personnelle, ces messages m'ont permi d'affiner ma recherche.
La deuxième étape de ma recherche du clavier parfait consiste donc à faire un
premier tri dans l'offre actuelle, en me basant sur les critères qui sont les
plus importants pour moi et que je rappelle ici :
- 60%
- switches remplaçables (donc non soudés au PCB)
- bonne qualité de construction et de finition
- câble USB remplaçable
- bonne qualité du rétro-éclairage (colorimétrie et puissance)
- compatibilité macOS et Linux
Je laisse tomber le critère "bluetooth". Il semble difficile de trouver des
claviers avec une connexion sans-fil stable et réactive, même sur des modèles
haut de gamme.
## Keychron K12
![SskBAg](images/SskBAg.jpg)
- [Site officiel](https://www.keychron.com/products/keychron-k12-wireless-mechanical-keyboard?variant=39299048276057)
- [x] 60%
- [x] switches remplaçables (en option)
- [x] câble USB-c vers USB-c remplaçable (prévoir un adaptateur vers USB-A)
- [x] compatible macOS et Linux
- [ ] aluminium et ABS, le boitier semble bien construit mais les keycaps semblent en retrait d'après les commentaires sur Keychron - ça se change, mais c'est un coût à prendre en considération
- [ ] toujours d'après les commentaires, le rétro-éclairage semble faiblard
- [ ] pas de logiciel de configuration ?
## Keychron Q2
![XQYGS2](images/XQYGS2.jpg)
- [Site officiel](https://www.keychron.com/products/keychron-q2-qmk-custom-mechanical-keyboard?variant=39610695680089)
- [x] 65%
- [x] switches remplaçables (en option)
- [x] câble USB-c remplaçable
- [x] compatible macOS et Linux
- [x] firmware libre et logiciel de configuration
Ce clavier m'intéresse beaucoup du fait son utilisation d'un firmware libre
([QMK](https://qmk.fm)) et du logiciel [via](https://caniusevia.com). J'ai
quelques réserves, par contre, en ce qui concerne la disposition (si je dois
utiliser fréquement une touche de fonction près des touches fléchées, je vais
sûrement m'emmêler les pinceaux...) et le rétro-éclairage, en particulier avec
les keycaps fournis par défaut.
Il n'est pas encore disponible à la vente à l'heure où j'écris ces lignes.
## GMMK Compact
![wOWTnY](images/wOWTnY.png)
- [Site officiel](https://www.pcgamingrace.com/products/the-glorious-gmmk-compact-pre-built)
- [x] 60%
- [x] switches remplaçables (en option)
- [x] câble USB-c vers USB-c remplaçable sur les barebones (prévoir un adaptateur vers USB-A)
- [ ] compatibilité avec macOS apparemment compliquée
## Kemove Snowfox/Shadow
- [Site officiel](https://www.kmovetech.com/kemove-61-key-white-p0023-p0075.html)
- [x] 60%
- [x] switches remplaçables
- [x] câble USB-c remplaçable
- [x] rétro-éclairage apparemment satisfaisant
- [ ] logiciel de configuration uniquement disponible sous Windows
Il m'a été recommandé par mail par [Ludovic Dine](https://ludwigdn.dev),
lui-même possesseur de ce clavier depuis près d'un an. Il relève un
rétro-éclairage satisfaisant, mais un bluetooth encore capricieux...
![j1pBLw](images/j1pBLw.jpg)
## Ducky One 2 Mini
![tEvUFe](images/tEvUFe.png)
- [Site officiel](https://www.duckychannel.com.tw/en/One-2-Mini-Skyline)
- [x] 60%
- [x] câble USB-c remplaçable
- [x] sexy !
- [ ] switches non remplaçables
- [ ] pas de logiciel de configuration
L'impossibilité de changer les switches m'embête un peu. Je pinaille peut-être,
mais il se peut que je souhaite disposer d'un toucher particulier pour certaines
touches spécifiques. En outre, c'est mieux pour la réparabilité du clavier, même
si la durée de vie des switches est censée être très longue.
## Custom
Un clavier 100% custom, en achetant séparément le boitier, le PCB, les switches
et les keycaps. Ça me plairait bien, à condition de trouver des revendeurs qui
ne sont pas légion en Europe...
Bon par contre le full custom commence à chiffrer : on serait pas loin de 300€.
Mais il s'agirait d'un clavier que je conserverai longtemps, très longtemps, et
avec un confort et une qualité de frappe personnalisés que je ne retrouverai
probablement pas sur des claviers pré-conçus...

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file: images/U9uB3z.jpeg
title: Le clavier custom de © Benjamin Réthoré

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date: "2022-01-11"
dossier: [À la recherche du clavier parfait]
title: Un clavier 100% custom ?
weight: 3
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Après avoir effectué une [première sélection](/interets/informatique/2022/01/09/a-la-recherche-du-clavier-parfait-pre-selection/),
**j'ai finalement décidé de me lancer dans la création de mon propre clavier**.
C'est quelque chose que j'ai toujours voulu faire, en rêvant sur les claviers
custom d'Internet. Aujourd'hui, c'est à ma portée, et j'ai besoin d'un nouveau
clavier qui corresponde réellement à mon usage. Je vais condenser ici ce que
j'ai pu trouver comme informations concernant la fabrication d'un clavier
_custom_. Je vous invite à me [contacter](/contact/) si
vous souhaitez contribuer, et je me ferai un plaisir de mettre à jour cet
article en conséquence (et merci à ceux qui l'ont déjà fait !).
Je sais que je me lance dans quelque chose de long et compliqué, mais ça me
plait (je dirai même que ça me correspond[^1]...). Je sais que je n'aurai pas toutes
les pièces détachées en même temps, que je ne pourrais pas le monter ni même
l'utiliser rapidement, et qu'il me faudra des mois de patience avant d'arriver à
mon résultat final.
[^1]: Référence à Kaamelott...
Un mot, d'ailleurs, à ce propos. Il semble que deux "idéologies" s'opposent dans
la communauté des créateurs de claviers custom à propos de la "finalité" d'un
_build_. D'un côté, il y a ceux qui ont l'intention de créer le clavier parfait,
qui prend des mois, ou parfois des années, avant d'être _terminé_, c'est-à-dire
avant qu'il corresponde à une idée précise de confort et de qualité de la part
de son concepteur. De l'autre côté, il y a ceux pour qui l'achèvement d'un
clavier ne représente que le commencement du suivant, qu'il est impossible
d'atteindre la perfection parce que notre propre notion de perfection change au
cours du temps.
Il m'est impossible, à ce jour, de prétendre appartenir à l'une ou l'autre de
ces idéologies. Je me lance dans la création de ce clavier avec l'objectif qu'il
me tienne au moins dix ans, c'est-à-dire la durée que m'a tenu le Corsair Strafe
RGB dont je parle dans le [premier article de cette série](/interets/informatique/2022/01/08/a-la-recherche-du-clavier-parfait-introduction/).
Je n'ai pas l'intention d'en créer un autre pendant cette période. Je n'ai pas
l'intention de les fabriquer à la chaîne. Ma motivation est d'obtenir le
meilleur outil destiné à mon travail en combinant les meilleures pièces
détachées disponibles (comprendre : les plus adaptées à mes besoins et mes
préférences). Mais il se peut aussi que la passion m'emporte... L'avenir nous le
dira !
## Outillage
Je fais un peu d'électronique, je dispose donc déjà d'un équipement de base
comprenant un fer à souder, des tournevis de toutes les tailles et de toutes les
formes, des spatules de petites dimensions, des pinces adaptées à la
manipulation de très petites pièces, des pinces plates, des pinces coupantes,
des clés Allen de toutes tailles, etc.
À cet équipement de base vont s'ajouter quelques outils et accessoires
spécifiques à la construction de claviers custom.
Tout ce que j'indique ici pourra être acheté en priorité, et en plusieurs
exemplaires, histoire de voir venir.
### Outils
En premier lieu, l'extracteur de keycaps et l'extracteur de switches. Ceux
parfois fournis avec les claviers prebuilt semblent en effet de mauvaise qualité
et, puisqu'on va manipuler des objets qui peuvent coûter cher avec le risque de
les abimer ou les casser, il vaut mieux investir quelques euros dans des outils
adaptés. Par exemple :
- keycap puller
Je pense qu'il vaut mieux privilégier les extracteurs dotés de deux fils de
métal, pour que la force soit répartie de chaque côté de la touche quand vous
tirez dessus. Ça évitera d'abimer le pignon du switch.
- switch puller
J'aime bien le grip en plastique qui sera sans doute plus agréable à manier que
du métal brut.
Du matériel de lubrification est également utile. Il est vivement recommandé de
ne **pas** lubrifier des switches de type "clicky" (c'est-à-dire, ceux que je
recherche) pour éviter d'altérer leur son caractéristique. Par contre, le
lubrifiant servira aux stabilisateurs (et aux autres types de switches). Le
consommable le plus populaire semble être le lubrifiant
Krytox 205g0
qui offre une viscosité adaptée aux touches des claviers. Il est mentionné un
peu partout qu'un pot devrait être suffisant pour 5 ou 6 claviers, donc pas
besoin d'en prendre des tonnes...
On utilisera un pinceau adapté (donc de petite taille, 0 et/ou 1), tel que celui
proposé par Glorious.
Si vous envisagez de devoir lubrifier _tous_ les switches de votre futur
clavier, une [station de lubrification](https://keygem.store/collections/tools/products/kbdfans-switch-lube-station)
peut être pratique.
Selon les switches et le degré de personnalisation visés, on pourra également
s'équiper d'outils facilitant l'ouverture de ces switches (comme celui de chez
KBDFANS).
Vu que certains produits que je vais citer ensuite peuvent être déclinés, je
conseille l'acquisition d'un rangement adapté (du même genre que pour les
composants électroniques). Par exemple, quelque chose dans
[ce genre-là](https://www.amazon.fr/dp/B008DHZXRC).
Prévoir de quoi placer des étiquettes !
Je pense que l'usage de gants peuvent s'avérer intéressants, en particulier en
cas de manipulation de lubrifiant, et afin d'éviter de disséminer poils et
poussières dans les petites parties mécaniques.
### Quincaillerie
On va pouvoir se procurer les produits que je vais lister ici sans modération,
c'est-à-dire qu'il est toujours bon d'en avoir sous la main, "au cas où".
Ces produits ne sont pas absolument nécessaires, mais de ce que j'ai pu voir,
ils peuvent améliorer de façon significative la qualité finale du build.
- [Pads pour switches](https://kbdfans.com/products/kbdfans-switches-pads-2-versions?pr_prod_strat=copurchase&pr_rec_pid=6605988561035&pr_ref_pid=5032495317131&pr_seq=uniform) et [pour stabilisateurs](https://keygem.store/collections/accessories/products/kbdfans-stabilizers-foam-sticker-20pcs)
À placer entre le PCB et les switches pour limiter les vibrations.
- [Films pour switches](https://kbdfans.com/products/kbdfans-switch-films?variant=34314588815499)
À placer au milieu de chaque switch pour supprimer tout mouvement indésirable
de la partie supérieure du switch. Attention à l'épaisseur choisie qui va
dépendre de l'imperfection du boitier du switch. J'ai tendance à penser qu'il
vaut mieux prendre un assortiment pour être tranquille.
- [Ressorts](https://keygem.store/collections/springs)
Si vous souhaitez modifier ceux de vos switches, ou tout simplement pour
remplacer ceux qui ont trop vécu. Attention à ne pas les mélanger si vous prenez
des forces différentes.
- Onion rings
Ceux-là ne se mangent pas mais se mettent sur les keycaps pour amortir le
contact avec le switch en fin de course. L'épaisseur dépend des préférences
personnelles (on peut tout à fait ne pas en mettre), donc là aussi, prendre un
assortiment peut être une bonne idée.
- [Sockets pour hot-swap](https://keygem.store/collections/accessories/products/switches-kailh-pcb-socket-10pcs)
Normalement pas nécessaire si le PCB est vendu comme hot-swap, mais c'est
toujours pratique d'en avoir sous la main, au cas où. Je suppose qu'on devrait
pouvoir transformer un PCB en hot-swap grâce à l'utilisation de ces sockets.
- [De la mousse pour touches longues](https://keygem.store/collections/accessories/products/kbdfans-mechanical-keyboard-spacebar-foam)
Histoire d'obtenir un son moins creux sur ces touches, en particulier la barre
Espace.
- [Rondelles](https://keygem.store/products/m2-washers?_pos=1&_sid=8f529e6f4&_ss=r)
En plastique ou nylon, destinées à isoler les têtes de vis du PCB. On peut aussi
trouver des [manchons en silicone](https://kbdfans.com/products/kbdfans-standoff-silicone-cover)
à placer sur les pas de vis.
- [Patins en silicone](https://keygem.store/products/replacement-feet-bumpers-4pcs?_pos=1&_sid=2b0f82876&_ss=r) à placer sous le clavier dans le cas où le boitier n'en serait pas déjà équippé - on en trouve aussi des [longs](https://mykeyboard.eu/catalogue/crin-extra-custom-feet_5417/) qui sont plus esthétiques et qualitatifs et qu'on pourra également utiliser sur un repose-poignets.
- Mousse "modulaire"
À placer entre le PCB et la plaque supérieure. On peut aussi utiliser une mousse
pré-conçue pour le PCB et le layout choisi (par exemple
[celle-ci](https://kbdfans.com/products/dz60rgb-ansi-pcb-foam)
pour le DZ60 RGB ANSI)).
## Le thème du clavier
Je vais l'avoir sous les yeux toute la journée, donc l'esthétique est tout aussi
importante pour moi que la qualité du build. Et s'il y a une chose que j'aime en
ce monde (à part mon épouse et ma ménagerie), c'est...
_Jurassic Park_. Si vous êtes lecteur de mon site, vous
devriez avoir deviné.
Mais je vais tricher un peu, parce que je vais opter pour une esthétique plutôt
proche de _Jurassic World_ : moderne, épuré, blanc
"laboratoire" et bleu "InGen[^2]", avec des matériaux "hygiéniques" tels que
l'aluminium ou l'acier inoxydable.
[^2]: InGen est une entreprise de bio-ingéniérie fictive créée par John Hammond dans _Jurassic Park_ dont le but est de cloner et manipuler l'ADN de dinosaures.
## Taille et disposition
Je suis désormais adepte du 60%. Je me passe très bien du pavé numérique et des
touches fléchées, je maitrise l'usage des trois couches offertes par le Skyloong
SK61, donc je vais rester sur ce format.
Je reste aussi sur une disposition QWERTY, mon opinion n'a pas changé depuis mon
premier article.
## Composants
### PCB
Bien qu'il y ait du choix en terme de PCB 60%, je m'oriente vers la solution la
plus populaire : le [DZ60](https://kbdfans.com/collections/60/products/dz60rgb-ansi-mechanical-keyboard-pcb)
dans sa seconde révision (la troisième ne permet pas le hot-swap des switches).
![zq80Na](images/zq80Na.jpg)
Il est équipé d'un port USB-c et du RGB sur chaque touche (en south-facing, ce
qui peut avoir de l'importance pour le choix des keycaps).
[Benjamin Réthoré](https://ben.rethore.im) m'a fait part de son propre build
basé sur ce DZ60, et m'encourage à suivre cette voie.
![U9uB3z](images/U9uB3z.jpeg)
Ce PCB permet l'utilisation du firmware [QMK](https://qmk.fm) disponible sous
licence GNU GPL v2, et peut être configuré avec le logiciel [Via](https://caniusevia.com/)
(qui semble propriétaire) sous GNU/Linux, macOS et Windows.
### Boitier
Pour être certain de la compatibilité du boitier avec le PCB, je le prendrai
aussi chez KBDFANS (lien mort). Il est blanc, en aluminium, et je préfère ses contours
anguleux à ceux, droits, du Tofu. Je trouve qu'il correspond mieux à
l'esthétique que j'ai en tête, mais on verra bien : peut-être que je changerai
d'avis à la dernière minute et préfèrerai le Tofu...
![nWyqlw](images/nWyqlw.jpg)
En tous les cas, ce qui m'intéresse aussi avec ce boitier, c'est sa masse :
avec plus de 800 grammes sur la balance, c'est un beau bébé ! Il y a plusieurs
avantages à cela : un clavier compact a besoin d'être plus lourd qu'un clavier
plein format par soucis de stabilité. En outre, sa masse va jouer sur le bruit
généré par les touches. Je m'attends à ce que dans un tel boitier, mon clavier
ait un son pur, propre, net, agréable, surtout que je vais mettre le paquet sur
les accessoires...
Alternativement, le Blade60
semble être une option tout à fait convaincante, surtout qu'il offre quelques
accessoires en prime, tels que de la mousse pour le fond du boitier et des
o-rings. Il est aussi plus lourd.
![Z4XPJ7](images/Z4XPJ7.jpg)
### Plaque
J'opte pour une plaque d'aluminium couleur argent (lien mort),
afin de faire ressortir le rétro-éclairage.
![ypRL50](images/ypRL50.jpg)
Bien que la plaque ne soit pas strictement nécessaire, elle va me servir à
cacher le noir du PCB et à rigidifier le clavier.
Je pourrais chercher un PCB blanc, mais je risquerai de devoir faire face à des
problèmes de compatibilité que je n'ai pas spécialement envie de résoudre. Pour
un premier build, je voudrais rester dans les clous du DZ60.
À noter aussi que tout le monde n'aime pas avoir un clavier très rigide,
certains préfèrent qu'il ait un peu de "ressort". On peut très bien se passer de
cette plaque, ou la choisir en différents matériaux en fonction de la rigidité
recherchée : aluminium comme ici, laiton, fibre de carbone, plastique, etc. Je
n'ai pas encore d'avis sur la question, donc j'attends de disposer du matériel
pour me faire une idée. Mais dans mon imaginaire, plus le clavier sera rigide,
mieux ce sera.
Je rajoute que l'utilisation d'une plaque, conjointement à la mousse modulaire
ou spécifique au PCB mentionnée plus haut, peut simplifier le nettoyage du
clavier puisque les ouvertures potentielles sur l'intérieur du châssis seraient
bloquées.
### Switches
À la base, j'aimerais partir sur des Cherry MX Blue, pour bénéficier de ce bruit
caractéristique qui fait battre mon petit coeur. Mais dans le cas où je ne
pourrai pas mettre la main dessus, j'opterai pour des Kailh Jade, où la course
d'activation du switch est moindre (il est activé plus tôt que sur le Cherry).
À moins qu'il existe des switches "clicky" plus haut de gamme, plus qualitatifs,
diffusant mieux la lumière, ou que sais-je encore (mais je note que certains ont
une préférence pour les switches qui cliquent "à l'aller et au retour", tandis
que je préfère les switches à clic simple - dits "jacket").
- [Stabilisateurs](https://kbdfans.com/collections/keyboard-stabilizer/products/gmk-screw-in-stabilizers?variant=22154915348528)
Plus qu'un simple mod, c'est un composant essentiel qui assure la verticalité
d'une pression sur une touche longue, peu importe d'où la touche est appuyée. En
général, ils sont vendus en kit prévu pour un clavier complet. Il semble que le
[_Holee mod_](https://www.youtube.com/watch?v=-vhpHjlkRgQ) soit une modification
des stabilisateurs très prisée, faisant intervenir des pansements. J'adore la
créativité des moddeurs, et je vais essayer ça sur mon Skyloong !
### Keycaps
Blanc "laboratoire" et bleu "InGen", comme je les voulais. C'est chez
[Drop](https://drop.com/buy/drop-skylight-series-keycap-set?referer=KPNLR3)
que je les ai trouvé (modèle "Horizon"). Sur la photo, ils me semblent
parfaitement parfaits et il me tarde déjà de les enficher - délicatement - sur
les switches.
![uLH3m2](images/uLH3m2.jpeg)
J'ai même quelques idées farfelues pour au moins une touche un peu spéciale...
![oG1Ceq](images/oG1Ceq.jpg)
Bon sang, que j'ai hâte 😍
### Accessoires, mods
- Mousse pour le boitier - elle sert à réduire l'écho à l'intérieur du clavier
- [Repose-poignets en résine](https://kbdfans.com/collections/wrist-rest/products/handmade-resin-wrist-rest-1?variant=39444177223819) - modèle "Tropical Sea", magnifique et approprié
![NJpKr4](images/NJpKr4.webp)
- Câble USB-c
Je ne suis pas très fan du style tressé **et** aviateur. Un peu _too-much_ pour
moi, et surtout ne colle pas à l'ambiance que je cherche.
[Ce genre-là](https://cntronic.com/emk-90-degree-usb-type-c-cable-usb-c-cable-type-c-fast-charging-cord-for-nintendo-switch-samsung-s8-oneplus-5-pixel-2-0-3m-1-2m-28446)
me plait bien, pour sa couleur bleue, l'extrémité USB-c coudée, l'extrémité
USB-A droite, 3 mètres, mais la gaine noire va jurer avec le clavier. Je sens
que ce câble va être la pièce la plus difficile à trouver !
## Conclusion
Disposant d'un clavier Skyloong SK61 acheté une cinquantaine d'euros, je vais
l'utiliser pour me faire la main. Je vais le modder, mais sans en faire trop.
Juste pour avoir une première expérience avant de me lancer dans le "vrai"
clavier custom.
Afin de prendre en compte mes prérogatives financières, je me suis fais un
calendrier d'achat :
- Février : outillage et quincaillerie
Je pourrais modder mes stabilisateurs (ou les remplacer carrément), appliquer
des films dans les switches et des pads sur le PCB, et j'en profiterai pour
explorer les entrailles de la bête, et éventuellement rajouter de la mousse ça
et là.
Je vais aussi récupèrer les keycaps de mon Corsair Srafe RGB (voire du clavier
mécanique que j'avais avant le Strafe mais que j'ai oublié : un MaxKeyboard
NightHawk X8).
- Mars : boitier
J'ai peur des quantités disponibles, alors plus tôt je l'achèterai, mieux ce
sera.
- Avril : switches et PCB
L'intérêt de disposer des deux en même temps est de pouvoir les tester. On n'est
pas à l'abri d'un pépin, et j'aime autant le découvrir dès que possible pour
prendre les mesures qui s'imposent.
- Mai : Plaque et accessoires
J'aurai eu le temps de tester vite fait la rigidité du clavier, et je saurai si
je veux la plaque ou non. J'achèterai les derniers accessoires en même temps, si
je ne l'ai pas fait plus tôt.
- Au plus tôt, si permis par le budget
Les keycaps, dont le prix et la disponibilité semblent être particulièrement
volatiles.
## Budget
> "J'ai dépensé sans compter !" --- John Hammond, _Jurassic Park_, 1993

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@@ -0,0 +1,108 @@
---
date: '2022-01-12'
title: Dans quel ordre regarder la saga Jurassic Park ?
---
## En bref
1. [_Jurassic Park_](/critiques/films/jurassic-park/)
1. [_The Lost World: Jurassic Park_](/critiques/films/the-lost-world-jurassic-park/)
1. [_Jurassic Park III_](/critiques/films/jurassic-park-iii/)
1. [_Lego Jurassic World: The Secret Exhibit_](/critiques/series/lego-jurassic-world-the-secret-exhibit/)
1. [_Lego Jurassic World: Legend of Isla Nublar_](/critiques/series/lego-jurassic-world-legend-of-isla-nublar/)
1. [_Lego Jurassic World: The Indominus Escape_](/critiques/films/lego-jurassic-world-the-indominus-escape/)
1. [_Jurassic World: Camp Cretaceous_](/critiques/series/jurassic-world-camp-cretaceous/) (saison 1)
1. [_Jurassic World_](/critiques/films/jurassic-world/)
2. [_Jurassic World: Camp Cretaceous_](/critiques/series/jurassic-world-camp-cretaceous/) (saisons 2 et 3)
3. [_Jurassic World: Fallen Kingdom_](/critiques/films/jurassic-world-fallen-kingdom/)
4. _Battle at Big Rock_
5. [_Jurassic World: Dominion - Prologue_](/critiques/films/jurassic-world-dominion-prologue/)
6. [_Jurassic World: Dominion_](/critiques/films/jurassic-world-dominion/)
## En détails
Globalement, la saga suit un ordre chronologique, mais il peut être difficile de
s'y retrouver si l'on ajoute aux longs-métrages les séries et les
courts-métrages connexes. Et encore, je ne mentionne ici que ce qui est officiel
et accessible via des canaux "classiques", auxquels on pourrait encore ajouter
les productions de fans, les bonus de DVD et Blu-ray jamais parus ailleurs, et
la ribambelle de jeux vidéo sortis sur presque toutes les plateformes.
### _Jurassic Park_
Tiré du livre du même titre publié par Michael Crichton trois ans plus tôt (en
1990), _Jurassic Park_ est le point de départ de la saga. John Hammond a bâti un
parc sur le thème des dinosaures sur Isla Nublar, une île fictive appartenant à
un archipel fictif situé non loin du Costa Rica. Il a besoin de l'aval de
certains scientifiques pour ouvrir le parc, et fait appel à Ellie Sattler, Ian
Malcom et Alan Grant. Malheureusement, les dinosaures s'échappent...
### _The Lost World: Jurassic Park_
Quatre ans après les évènements de _Jurassic Park_, John Hammond a vieilli et se
retrouve fatigué et obligé de confier la gestion d'InGen à son neveu aux dents
longues. Hammond fait appel à Malcom pour rejoindre une équipe sur Isla Sorna,
le Site B, où les dinosaures évoluent en toute liberté. Cette équipe a pour
objectif d'étudier les animaux, mais Malcom part plutôt en mission de sauvetage.
### _Jurassic Park III_
Quatre ans après les évènements de _The Lost World_, Alan Grant se fait
embarquer de force dans une mission de sauvetage sur Isla Sorna.
### _Lego Jurassic World: The Secret Exhibit_
Simon Masrani a repris InGen en main et a fini par réaliser le rêve de John
Hammond : un parc sur le thème des dinosaures est enfin viable, reconstruit sur
les ruines du premier. Il est temps d'ouvrir une nouvelle attraction : un
caroussel mené par un _Baryonyx_, un _Carnotaurus_ et un _Stygimoloch_, amenés
là par un certain Owen Grady. C'est aussi l'arrivée de quatre oeufs un peu
particuliers...
### _Lego Jurassic World: Legend of Isla Nublar_
Owen, Claire et Vic font ce qu'ils peuvent pour prévenir une tentative de
sabotage du parc. En effet, des fantômes du passé ressurgissent et menacent de
causer la ruine de _Jurassic World_...
### _Lego Jurassic World: The Indominus Escape_
Si vous tenez à le regarder, c'est maintenant, mais c'est dispensable.
### _Jurassic World: Camp Cretaceous_ (saison 1)
_Jurassic World_ est si prospère qu'une colonie de vacances y a été fondé : le
Camp Crétacé, qui accueille ses premiers visiteurs, six enfants triés sur le
volet. Ils sont venus voir des dinosaures, ils vont être servis...
### _Jurassic World_
À l'occasion de la visite du nouvel enclôt fraîchement construit pour accueillir
la nouvelle "attraction" du parc, Owen prend conscience de la monstruosité créée
par le Dr Wu, qui fait preuve d'assez d'intelligence pour échapper à ses
gardiens. Ainsi commence la ruine de _Jurassic World_...
### _Jurassic World: Camp Cretaceous_ (saisons 2 et 3)
Alors que le chaos règne sur Isla Nublar, les enfants de la Colo du Crétacé
doivent affronter des ennemis aussi bien préhistoriques que contemporains.
### _Jurassic World: Fallen Kingdom_
Une fois n'est pas coutume : il y a toujours quelqu'un pour récupèrer InGen et
des spécimens de dinosaures. Sauf que maintenant, ces spécimens sont ramenés
dans la civilisation, sur le continent, et font l'objet d'une vente aux enchères
à huis clôt. Mais, évidemment, les dinosaures se retrouvent lâchés dans la
nature, démarrant ainsi une nouvelle ère de leur règne, à nos côtés.
### _Battle at Big Rock_
Un an après les évènements de _Fallen Kingdom_, on observe la première rencontre
majeure entre des dinosaures à l'état sauvage et une famille de campeurs.
### _Jurassic World: Dominion - Prologue_
Après une séquence époustouflante filmée comme un documentaire animalier, on
assiste à une autre rencontre entre un dinosaure sauvage et la civilisation.
### _Jurassic World: Dominion_

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@@ -0,0 +1,2 @@
file: images/uLQ07W.webp
title: Des keycaps faits pour le south-facing chez KBDFANS

View File

@@ -0,0 +1,132 @@
---
date: "2022-01-15"
dossier: [À la recherche du clavier parfait]
title: À propos de l'orientation des switches
weight: 4
---
J'en ai rapidement parlé dans [mon article dédié à la sélection des composants](http://localhost:1313/interets/informatique/2022/01/11/a-la-recherche-du-clavier-parfait-un-clavier-100-custom/),
le DZ60 est un PCB 60% avec RGB sur chaque touche et switches en south-facing.
J'ai fait quelques recherches sur la question.
## North-facing, south-facing
Quand on parle de switches _north-facing_ ou _south-facing_, on parle de
l'orientation de l'implantation des switches sur le PCB. De cette orientation
dépend la compatibilité des keycaps qu'on va utiliser.
Historiquement, les switches sont orientés "vers le nord". Mais les _makers_ ont
tendance à priviléger les switches orientés vers le sud, et cela se ressent dans
le choix des PCBs. Ils ont presque tous opté pour cette disposition. Trouver un
PCB avec les switches orientés vers le nord est apparemment difficile voire
impossible, en tout cas chez les revendeurs que je connais. En fait, il n'y a
apparemment que les marques _mainstream_ (telles que SteelSeries ou Razer) ou
_cheap_ qui produisent des claviers avec les switches au nord.
## Une question de profils de touches
Il existe plusieurs profils de touches différents :
![mWiX13](images/mWiX13.png)
Le profil le plus répandu est l'OEM. Mais c'est le profil Cherry qui est préféré
par les _typistes_ parce qu'il permet une frappe plus rapide que sur le profil
OEM. Il est difficile de s'en rendre compte simplement en observant la
morphologie des touches sur l'image ci-dessus, évidemment, mais c'est
manifestement le cas.
Le problème avec le profil Cherry, c'est qu'à cause de la faible hauteur de la
ligne du "S" (autrement appelée "ligne 3"), il existe une interférence entre un
switch orienté vers le nord et son keycap, empêchant un appui correct sur la
touche. Un problème résolu par le changement d'orientation du switch, vers le
sud.
## Et le RGB dans tout ça ?
Du coup, avec les switches orientés vers le sud, la LED sous chaque touche
(quand le PCB en est équipé) éclaire la partie inférieure du keycap. Or, les
keycaps dit _shine-through_ (dont le caractère est illuminé par la LED)
réellement conçus pour un éclairage en south-facing semblent rares et/ou de
mauvaise qualité.
![uLQ07W](images/uLQ07W.webp)
Concrètement, utiliser des keycaps "classiques" sur des switches en
_south-facing_ avec un rétro-éclairage RGB handicape la luminosité. Certains ont
recours à des hacks plus ou moins propres à base de feuilles d'aluminium.
D'autres, _hardcore_, utilisent des keycaps avec le marquage sur le côté sud des
touches mais rien dessus (ce qui peut être pas mal pour dissuader le commun des
mortels de toucher à son clavier...), ce qui peut nuire à leur lisibilité.
![B4g37k](images/B4g37k.jpg)
Avec un rétro-éclairage de qualité, reposant sur des LEDs et des contrôleurs RGB
haut-de-gamme, et selon les conditions d'éclairage ambiant, ce problème de
luminosité pourrait passer inaperçu. Mais quand on cherche à créer le clavier
"parfait", on ne s'attend pas à rencontrer ce genre de problèmes...
## Plusieurs solutions
- Choisir un PCB différent
Comme on l'a vu, il peut être compliqué de trouver un PCB avec les switches
orientés vers le nord.
- Utiliser des keycaps adaptés
Soit prévus spécialement pour le _south-facing_ comme ceux de chez KBDFANS vus
plus haut: pas de PBT à ce prix-là, il faudra se contenter d'ABS gravé au laser,
ce qui peut avoir un impact sur la qualité du produit. Sans compter que vu le
peu de choix disponible, on ne pourra pas se permettre d'être pointilleux sur le
toucher des keycaps...
Soit des keycaps avec le marquage placé au centre de la touche. Un peu plus
répandus, un poil plus chers aussi, mais ils semblent être généralement de bonne
qualité, avec un marquage très agréable. Attention toutefois : la plupart de ces
keycaps ont un marquage opaque, donc peu recommandables pour le rétro-éclairage.
- Utiliser un clavier pre-build
Ça serait un peu la douche froide pour moi qui rêve d'assembler un clavier
custom, mais généralement, les claviers pre-build haut de gamme offrent un
compromis acceptable entre la qualité du rétro-éclairage, l'orientation des
switches et les keycaps. Bien que beaucoup d'utilisateurs regrettent une
luminosité affaiblie, la qualité du RGB est souvent de mise sur ces claviers à
150€ ou plus.
## Conclusion
Il semble finalement plus compliqué que prévu de concilier tout ce que je
demande à un clavier, au-delà de sa qualité de construction et de finition. Le
choix de la disposition en _south-facing_ alors que l'offre en keycaps est
essentiellement optimisée pour un rétro-éclairage en _north-facing_, la perte de
luminosité en résultant, le tout conjugué à la qualité, au prix, aux
disponibilités variables, mais aussi à la difficulté de trouver des keycaps de
la couleur que je cherche (blancs et bleus) **et** _shine-through_ **et** avec
le "bon" profil, tout cela a tendance à quelque peu me refroidir.
Je me rends compte, comme d'habitude quand je veux me lancer dans un truc, que
mon cahier des charges ne correspond pas à l'offre commerciale. Ce qui m'amène
évidemment à me demander si mon cahier des charges est réaliste ou pas, même si
l'offre est peut-être finalement représentative d'une majorité à laquelle je ne
correspond toujours pas. Il me semblait pourtant que, dans un domaine où l'on
trouve des passionnés parfois _hardcore_, il eût été plus facile de trouver des
niches.
J'avais l'intention d'investir au maximum 300€ dans un clavier, mais suite à ce
"problème" de l'orientation des switches (et d'autre dont je parlerai dans des
articles ultérieurs), je me demande si c'est une dépense raisonnable pour un
clavier qui ne respectera de toute façon pas mes demandes. J'aurai peut-être
plutôt intérêt à m'orienter vers les pre-build, tels que ceux présentés
dans [mon second article de cette série](/interets/informatique/2022/01/09/a-la-recherche-du-clavier-parfait-pre-selection/),
ou d'autres pour lesquels mon intérêt a crût depuis mes premières réflexions,
comme le [GMMK Pro](https://www.pcgamingrace.com/products/glorious-gmmk-pro-75-barebone-black),
le [Keychron Q2](https://www.keychron.com/products/keychron-q2-qmk-custom-mechanical-keyboard)
ou le [Ducky One 3 Mini](https://www.duckychannel.com.tw/en/Keyboards/One3-Series).
Ce qui me ferait changer de taille (de 60 à 75%), m'empêcherait de changer les
switches moi-même, ou m'encombrerait de choses dont je n'ai pas besoin (comme le
bouton de volume), en plus de ne pas disposer des couleurs que je voulais
initialement (blanc et bleu), et donc de m'obliger à acheter séparément des
keycaps en espérant qu'ils s'associent harmonieusement à mon clavier.
C'est pas simple de ne rien vouloir comme tout le monde...

View File

@@ -0,0 +1,157 @@
---
date: "2022-01-19"
dossier: [À la recherche du clavier parfait]
title: Comparaison tarifaire et décision finale
weight: 5
---
Bon alors, au final, je retiens deux solutions :
- un clavier "full-custom", j'achète toutes les pièces détachées séparément, en espérant qu'elles matchent
- un clavier que je qualifierai de "semi-custom", où j'ai un boitier, un PCB et quelques accessoires en mousse qui vont bien ensemble et je me procure les switches et les keycaps à part
Les deux ne sont pas mutuellement exclusives, mais jetons un oeil à la liste des
courses avant de prendre une décision finale.
Les prix que je mentionne sont à la grosse louche. C'est juste pour se donner
une vague idée. Et le calcul des totaux est partiellement arbitraire, ce sont
des **estimations**...
> Vu que je suis proche de ma décision finale, je vais pinailler sur les détails. Libre à vous de les ignorer !
## Clavier "full-custom"
| Composant | Prix |
| ------------- | -------- |
| Boitier | 80 |
| PCB | 60 |
| Plaque | 30 |
| Keycaps | 50 - 150 |
| Switches | 40 |
| Quincaillerie | 150 |
| Total | ~450 |
Dans la quincaillerie, je compte les outils de base, les stabilisateurs, les
différentes mousses, les pads, bref, tout ce que j'ai mentionné dans la
[troisième étape](/interets/informatique/2022/01/11/a-la-recherche-du-clavier-parfait-un-clavier-100-custom/).
## Clavier "semi-custom"
| Composant | Prix |
| ------------- | -------- |
| Base | 170 |
| Keycaps | 50 - 150 |
| Switches | 40 |
| Quincaillerie | 50 |
| Total | ~360 |
La quincaillerie représente une part moins importante du budget parce que la
base du clavier est vendue avec presque tout ce qu'il faut sorti de boîte. Si on
part du principe qu'on remplace tout quand même, on arrive a un budget similaire
au full-custom.
## Quel(s) critère(s) décisionnel(s) ?
Je ne peux baser ma décision finale sur aucun des éléments suivants :
- la qualité sera équivalente, et excellente
- le prix sera similaire (petit avantage quand même au semi-custom mais ce n'est finalement qu'une question de quincaillerie)
### Critère esthétique
Je rappelle mon objectif : avoir un clavier dans l'esprit de _Jurassic World_,
blanc "laboratoire" et bleu "InGen".
Avec un clavier full-custom, j'ai un boitier blanc en aluminium qui correspond
parfaitement à l'esthétique que j'avais en tête. Avec un semi-custom, je
suis à la merci des choix esthétiques du constructeur.
Attention, ça devient subtil ensuite.
Le gros problème auquel j'ai fait face est le choix du câble USB. Ça a l'air con
dit comme ça, mais trouver le câble avec une teinte bleue "idéale" est
pratiquement impossible, en tout cas dans des tarifs raisonnables. On parle d'un
câble USB pour un clavier qui peut atteindre 100. Putains. De dollars. Je veux
quelque chose de classe, mais pas au point de vendre un rein.
Avec un boitier blanc, il vaut mieux un câble bleu (pour rester dans mon idée de
base). Avec un boitier d'une autre couleur, c'est beaucoup plus facile de
trouver des câbles à des tarifs beaucoup plus raisonnables !
De la même manière, avec un boitier blanc, je partais sur un repose-poignets
bleu. Mais avec une autre base, je peux partir sur des matériaux comme le bois
ou... le marbre. Et comme j'ai des artisans marbriers sous la main, mon
repose-poignets sera en marbre 😎
### Critère pratique
Le blanc, c'est salissant et fragile. Je sais, mes keycaps seront blancs, mais
c'est le boitier qui m'inquiète.
J'ai l'intention d'avoir deux claviers : un pour écrire, un pour jouer. Je vais
donc les échanger assez régulièrement. Je risque donc d'user le boitier plus
vite que si je le laisse posé sur mon bureau indéfiniment. Je m'en fait
peut-être pour rien, mais je pense toujours au long terme.
Considérant cela, il y a aussi la couleur du câble à prendre en considération :
un câble gris/inox est passe-partout, alors qu'un câble bleu peut jurer assez
rapidement avec n'importe quoi d'autre.
### Vue d'ensemble
Un clavier full-custom demande une connaissance approfondie du matériel afin de
ne pas se tromper. Un boitier donné n'acceptera pas tous les PCBs par exemple.
Pour un premier clavier custom, il serait peut-être prudent de se contenter de
sélectionner les switches et les keycaps, et envisager de le modder un peu
(ajouter une mousse ici ou là, 2-3 onions rings, mais pas plus compliqué).
Si la passion du custom me saisit effectivement, j'envisagerai alors un 100%
custom. Avec, pourquoi pas, un boitier et un PCB fabriqués sur mesures...
## La fin va vous étonner
J'ai toujours rêvé de la placer celle-là... Bref. Elle va vous étonner, et
peut-être vous décevoir...
Ma décision est prise : mon premier clavier custom sera un semi-custom, et sera
un...
[Keychron Q2 Barebone ANSI Space Grey](https://www.keychron.com/products/keychron-q2-qmk-custom-mechanical-keyboard?variant=39610696400985), keycaps cool gray/navy PBT double shot backlit de chez [Tai-Hao](https://mechanicalkeyboards.com/shop/index.php?p=5449&l=product_detail&my_rate=USD).
![79FXw4](images/79FXw4.jpg)
![y1mFN2](images/y1mFN2.jpg)
Quelques explications, si ça vous intéresse.
Ce n'est pas un 60%. Je récupère les touches fléchées et les touches _Home_ et
_End_, quand même très pratiques pour coder. Pareil pour la touche _Esc_
d'ailleurs, dans une moindre mesure. Du coup, le clavier sera un tout petit
peu plus haut et large, mais ça reste plus compact qu'un _full-size_...
Ce n'est pas un _full-custom_. Ça ne m'empêchera pas de faire quelques
modifications (ajuster les couches de mousse, modder les stabilisateurs, etc.).
Je peux toujours changer les switches comme bon me semble, et mettre les keycaps
que je veux. Finalement, j'en demande pas plus pour l'instant.
Le "Space Grey" du boitier est assez éloigné du blanc "labo" que je voulais à la
base, mais il est aussi plus passe-partout, moins salissant, et me permet de
choisir des câbles USB moins onéreux. En outre, le coloris "Navy Blue" proposé
par Keychron me semble très, TRÈS bleu (limite indigo), au point qu'il semble
difficile de trouver des keycaps tiers qui vont bien avec.
![RtU1KK](images/RtU1KK.jpg)
Pour les switches, j'ai envie de faire un truc :
- des switches clicky aériens presque partout (probablement des Kailh BOX White)
- des switches linéaires moyennement durs sur les touches fléchées (probablement des Cherry MX Red ou équivalents)
- des switches clicky durs sur les touches "sensibles" (genre _Esc_, _Delete_, _Backspace_, peut-être _Enter_, probablement des Gateron Green ou équivalents)
Le Keychron Q2 est en précommande pour des livraisons prévues en mars/avril. Je
vais donc consacrer mon budget du mois de février à l'achat de la quincaillerie,
de quoi commencer à modder un peu mon Skyloong pour me faire la main. Le mois
suivant, je commanderai probablement le clavier, les keycaps et une partie ou la
totalité des switches.
Maintenant, va falloir être patient...

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date: "2022-01-21"
title: L'informatique, c'était mieux avant
---
J'écris un article de ce genre pratiquement une fois par an, mais je le supprime
au gré de mes humeurs (et de celles de mes visiteurs qui n'aiment pas beaucoup
ce genre d'articles...). Je me dis que c'est peut-être parce que mon discours
n'est pas suffisamment éclairé. Je m'enflamme assez vite, alors je dis
simplement "aujourd'hui, c'est de la merde, avant c'était mieux", sans prendre
le temps d'argumenter, illustrer, et détailler.
Suite à une conversation dans [mon salon Matrix](/contact/)
avec [Zoz](https://matrix.to/#/@zoz:matrix.zoz-serv.org), devenu maintenant un
résident permanent du salon, au cours de laquelle on discutait du fait que je
m'estime être un vieux con, Zoz me demande comment j'estime que c'était "avant".
Je l'ai un peu pris comme un challenge, alors je vais lui répondre avec un
article de blog. Après tout, ça peut intéresser tout le monde, même ceux qui
veulent m'insulter à la simple lecture du titre !
Si je devais comparer ce que j'estime être l'évolution de l'informatique depuis
les années 90 à une représentation mathématique, je dirai que cette évolution
est actuellement aux trois-quarts de la pente descendante d'une courbe
parabolique. On va faire encore pire pendant quelques temps, avant que
l'informatique redevienne intéressante...
## Les années 70 : la naissance du monde
L'[UNIX EPOCH](https://fr.wikipedia.org/wiki/Epoch), le 1er janvier 1970. Bon,
en vrai, l'informatique a des origines plus anciennes que ça, je ne vais pas refaire toute l'histoire parce que ce
n'est pas le sujet. Ce qu'il faut retenir, c'est que l'informatique telle qu'on
la connait et telle qu'on l'utilise encore de nos jours date à peu près de cette
époque. Pour se donner une idée de la chronologie, c'est dans les années 70
qu'IBM est devenue la première capitalisation boursière mondiale, ou que les
micro-ordinateurs (capable de tenir sur un bureau au lieu d'occuper une pièce
entière) ont pris leur essor.
Si les ordinateurs étaient destinés avant tout aux professionnels et surtout aux
armées, les micro-ordinateurs ont commencé à occuper une place importante dans
les universités et chez ceux que j'aime voir comme les nouveaux radio-amateurs,
les passionnés qui veulent expérimenter, découvrir, comprendre.
Les années 70 ont vu la naissance (en fait, la diffusion) d'Unix (lequel
permettra plus tard la naissance de BSD, de Linux, de macOS, etc.), du langage
de programmation C (toujours l'un des langages les plus populaires aujourd'hui),
le protocole TCP/IP (sur lequel se basent la plupart des protocoles modernes et
qui a permis la naissance d'Internet), etc.
Pour moi, geek qui n'a pas connu cette décennie, c'est la plus importante de
l'histoire de l'informatique personnelle. Sans le travail accompli par des
passionnés, des universitaires, des chercheurs au cours des années 70, il n'y
aurait rien de ce qu'on connait aujourd'hui. L'informatique serait peut-être
restée confidentielle, limitée, utilitaire. Les geeks de l'époque en ont fait la
base sur laquelle repose tout ce que l'on utilise aujourd'hui. Un travail
titanesque, un domaine nouveau et truffé d'incertitudes quant à son utilité
réelle et son adoption, dans lequel beaucoup d'entreprises ont pourtant
investi du temps et de l'argent. Un nouveau monde qui s'est ouvert à l'humanité,
rempli de promesses et d'espoirs. Un nouveau monde à découvrir et explorer,
comme on a exploré la Terre, et comme on explorerait de nouvelles planètes.
Un univers, même, entièrement mathématique. Numérique. Digital, comme on dit
bêtement en France. Des suites de `0` et de `1`, qui permettent des
extravagances comme des calculs monétaires complexes, des tableaux de données,
mais aussi toutes sortes de créations artistiques. On s'était alors doté d'une
nouvelle capacité à l'échelle de l'espèce, et on commençait à apprendre à s'en
servir, à l'exploiter. Plier l'informatique à nos besoins ou plier nos besoins
en fonction des capacités de l'informatique ? Peu importe : on a acquis une
super-puissance, on va un peu jouer avec...
## Les années 80 : l'essor de l'informatique personnelle
Avec la miniaturisation des composants électroniques, les ordinateurs deviennent
physiquement abordables. Beaucoup, beaucoup d'entreprises naissent pour produire
des ordinateurs à mettre "_dans chaque foyer_". Avec autant d'ordinateurs sur le
marché public, ils deviennent aussi abordables financièrement. Et ça marche !
Apple, IBM, mais aussi Amstrad, Goupil, Sinclair, Texas Instruments, Commodore,
Thompson, ORIC, Atari, la liste est tellement longue... Autant d'entreprises
dont la seule évocation fait rêver les _nostalgeeks_, toutes ayant produits des
ordinateurs de légende : l'offre est pléthorique, le consommateur n'a que l'embarras
du choix.
Et les capacités créatives de ces machines sont sans commune mesure avec ce à
quoi les foyers avaient accès jusque là (c'est-à-dire, pratiquement rien). On
pouvait créer des jeux, des graphiques, rédiger du courrier, tout ce que l'on
considère aujourd'hui comme acquis, dont on trouverait l'absence
invraisemblable, inacceptable, même.
Ces ordinateurs, dix ans plus tôt réservés à une élite entrepreneuriale,
devenaient la coqueluche des foyers, presque aussi importants que la télévision.
Aussi bien machine de jeu que machine de travail ou de création, ils pouvaient
tout faire.
Toute cette concurrence sur le marché de l'informatique personnelle a permis de
se découvrir une nouvelle passion, se faciliter la vie de tous les jours, se
détendre après le travail, etc. Mais l'informatique est toujours utilisée dans
des domaines de pointe, tels que l'armement, l'exploration spatiale, la
météorologie. Les possibilités de l'informatique semblent infinies, tous les
domaines d'activités humaines peuvent en bénéficier, et elles le font.
Cependant, la compétition sur le marché de l'informatique personnelle devient
telle que bien des entreprises ne résisteront pas aux années 90. Surtout qu'elle
est responsable d'une grave fragmentation à l'origine d'incompatibilité entre
machines. Il manque encore à l'informatique des standards, aussi bien d'ordre
matériel que logiciel : l'écran ou le clavier d'un ordinateur faisait partie
d'un tout, les composants électroniques étaient soudés et il était encore rare
de pouvoir les remplacer facilement. Même les bandes, puis les disquettes, ne
pouvaient être utilisées partout. De même, un courrier rédigé sur un
ordinateur d'une certaine marque ne pouvait être ouvert sur un ordinateur d'une
marque différente.
En outre, maintenant que les particuliers disposent de cette puissance
créatrice, il leur manque toujours la capacité de diffuser leurs créations. Dans
les années 80, nous n'avions pas encore Internet...
## Les années 90 : Internet et son éco-système
Les années 90 constituent pour moi le _pinnacle_ de l'informatique. La
quintessence de la technologie, à la fois sophistiquée et accessible au plus
grand nombre, technique, versatile. Nous sommes au sommet de la parabole de ma
métaphore mathématique. Cette décennie nous offre l'infrastructure matérielle
et logicielle pour créer du contenu et le diffuser massivement via Internet.
L'informatique relie les Hommes, peu importe leur origine ethnique, leurs
croyances religieuses, leurs orientations politiques. Sur Internet, nous sommes
tous égaux, on peut tous se parler sans préjugés, on peut s'intéresser les uns
aux autres.
Comme Internet est encore peu peuplé, il est facile de se retrouver en petites
communautés, partageant des centres d'intérêts communs. L'informatique,
évidemment, pour commencer. Puis plein d'autres sujets divers et variés. Peu
importe ce qui vous passionne, vous pouvez créer ou rejoindre une communauté.
Les outils mis à la disposition des utilisateurs d'Internet sont variés, et
permettent la vision initiale de [Tim Berners Lee](https://fr.wikipedia.org/wiki/Tim_Berners-Lee) : chacun peut héberger son
contenu chez lui. Internet appartient à tout le monde (il entre dans le domaine
public [le 30 avril 1993](https://home.cern/fr/science/computing/birth-web)).
Quelques grosses entreprises existent déjà (telles que Yahoo, Amazon, eBay ou
AOL), mais tout le monde peut participer à la construction du réseau, du
particulier passionné aux entreprises les plus prospères.
Selon moi, c'est indubitablement les meilleures années de l'informatique au sens
large, et d'Internet en particulier. On a toutes les cartes en main pour en
faire une utopie, un monde idéal, co-existant avec le monde "réel". Le marché
matériel est relativement bien établi grâce au modèle "PC" forgé par IBM,
assurant une interopérabilité des composants matériels, et l'offre logicielle
est stable : Microsoft a imposé Windows presque partout,
pas inquiété par Apple qui joue dans son coin et encore moins par GNU-Linux, fief
de quelques barbus communistes.
Ces PC offrent des jeux, des outils de création, des outils de bureautique, de quoi
satisfaire tout le monde.
Le terreau est fertile pour l'émergence de toutes sortes d'idéologies,
notamment issues de la contre-culture des années 70, et qui ont donné naissance
à un document qui me tient particulièrement à coeur : la
[Déclaration d'indépendance du cyberespace](https://fr.wikipedia.org/wiki/Déclaration_d'indépendance_du_cyberespace)
rédigée par John Perry Barlow en 1996, encadrée à l'entrée de mon bureau. Il
était alors temps de se préoccuper de la gouvernance d'Internet par les états,
parce qu'il était évident qu'une telle popularité allait engendrer l'imposition
de lois diverses et variées, pouvant potentiellement nuire à l'un des aspects
fondamentaux du Réseau des réseaux : la liberté d'expression.
Malheureusement, l'ennemi d'Internet allait venir de l'intérieur.
## Les années 2000 : la pente descendante
Google est fondée en 1998. Peu après l'éclatement de la bulle Internet en 2000,
l'entreprise commence à vendre des espaces publicitaires liés aux mots-clés
entrés dans son moteur de recherche. Le marché est colossal, les possbilités
infinies, et le génie de Google est de l'avoir compris et maitrisé. Le cash
afflue, l'entreprise croît rapidement. Très rapidement. Son modèle économique
permet à tout le monde, du particulier qui publie son blog à la multi-nationale
en passant par les petites entreprises, de générer des revenus grâce à la
publicité. Non seulement on pouvait créer du contenu, mais en plus on pouvait
être payé pour le faire. Le compromis semble idéal, gagnant-gagnant.
Malgré les avertissements de ceux que j'appelle "les geeks", c'est-à-dire les
passionnés originels, à l'éthique et à la morale irréprochables, ceux qui ont
contribué aux fondations d'Internet, mais aussi ceux qui l'ont utilisé
conformément aux principes du partage et de la neutralité de l'information, tout
le monde ou presque a contribué à l'expansion vertigineuse de Google. Sans que
personne - ou presque - ne s'en méfie. Même parmi les "geeks", il y a des
partisans. Parfois "radicalisés", "évangélisés", en tous les cas fervents.
Personne ne voit le danger de laisser cette entreprise croitre autant.
Pire, on favorise cette croissance en lui confiant tout et n'importe quoi.
Jusqu'à nos données personnelles. Une évidence pour les geeks mais un concept
encore flou pour le commun des mortels, pour qui Google devient déjà "Internet",
page d'accueil du navigateur et donc point d'entrée sur tout le reste. Et puis,
de quoi devrait-on se méfier ?
Le verbe "googler" (_to google_ en version originale) apparait même dans
l'Oxford English Dictionnary. En 2002. Quatre ans après la création de
l'entreprise.
La suite de la vie de Google est parsemée d'acquisitions. Certaines extrêmement
profitables, telles que YouTube en 2006 qu'on n'a plus besoin de présenter
depuis longtemps et DoubleClick en 2008, confortant sa position de leader sur le
marché de la publicité en ligne.
Dans le même temps, les réseaux sociaux commencent à émerger. Ils s'appellent
Friendster, MySpace, Facebook, twitter, et font la promesse de permettre aux
gens de se retrouver et de communiquer ensemble, comme des hippies autour d'un
feu de camp. Seuls Facebook et Twitter survivent à la compétition. Ils font même
davantage que survivre : ils éliminent la concurrence. Alors qu'autrefois, les
communautés étaient disséminées sur Internet, elles sont désormais centralisées
sur ces plateformes. Elles restent des communautés, mais proches, puisque
centralisées. Mettez deux communautés opposées l'une à côté de l'autre, comme,
au hasard, les Israéliens et les Palestiniens, les communistes et les
capitalistes, les fans de Johnny Hallyday et les fans de Vivaldi, etc. Vous
devinez la suite.
Internet est surpeuplé. Au point qu'on atteint déjà les capacités du réseau (les
fameuses adresses IPv4). À l'échelle de l'histoire, la surpopulation humaine n'a
jamais rien donné de bon. Le [Nombre de Dunbar](https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_de_Dunbar),
que je mentionne dans mon livre [_L'Humain, cette espèce primitive_](/interets/philosophie/2023/05/18/lhumain-cette-espece-primitive-lhumain-cette-espece-primitive/)
est très largement dépassé, et de là ne peuvent découler que des rapports
humains dysfonctionnels, et ils arrivent en masse.
## Les années 2010 : la connerie humaine au grand jour
Maintenant qu'on a construit des espaces destinés à la libre expression (ou,
plus exactement, où l'on vous incite à raconter vos vies, montrer vos culs, vos
seins et vos pénis contre de petites sommes qui ne sont pas des rémunérations,
sinon c'est du proxénétisme),
tout le monde peut voir ce que tout le monde produit. Ces gens-là n'ont pas
compris que ce que l'on voulait, c'était qu'une quantité limitée et intéressante
de personnes partagent entre elles des centres d'intérêts. Mais la tendance est
à la _real-TV_ 2.0. Le contenu intéressant, c'est celui qui produit du click, de
l'argent. Le contenu est secondaire, la présentation est la clé. Il faut publier
plus, beaucoup, il faut innonder les plateformes. Il faut être partout, tout le
temps. Vendre du vent devient un métier, et qui rapporte, encouragé, poussé par
ces plateformes, qui veulent que vous vous voyez uniques, exceptionnels. Il ne
s'agit plus de partager de l'expérience ou de l'information, mais de vendre du
rêve, comme la _real-TV_.
Les petites communautés isolées existent toujours, mais alors qu'elles avait
autrefois une certaine distinction, elles sont désormais reléguées, ostracisées,
voire franchement rejetées.
Tout le monde s'auto-proclame "geek", qu'il joue à des jeux-vidéo sur console ou
passe son temps sur Facebook. "Geek" est devenu un synonyme de modernité, c'est
cool, _hype_, quand, dix ans avant, on était des Cro-magnons enfermés dans notre
caverne, asociaux. Aujourd'hui, tout le monde à le nez dans son portable et n'a
même plus la décence de le poser pour passer à table. On se croit social parce
qu'on a des millions de followers, beaucoup plus que le Nombre de Dunbar. Tout
cela constitue des signes d'alertes. Ça, et les études publiées, et les
témoignages récoltés. Internet s'est gangréné, au point que cela déborde dans
la "vie réelle". Un débordement totalement absent chez les "vrais" geeks,
capables de passer une semaine de vacances sans moyens de communication. Et sans
syndrome de sevrage.
Les années 2010, c'est la naissance de l'hypocrisie globale. Mais aussi du
harcèlement, qui met à jour ce que je développe abondamment dans _L'Humain, cette espèce primitive_.
La haine latente, présente en chacun d'entre nous, est étalée au grand jour, et
monétisée. Les guerres se déroulent désormais sur Internet. Entre particuliers
qui se _raident_ (qui s'organisent en bande pour supprimer une personnalité
d'Internet, soit techniquement soit psychologiquement), mais aussi entre
puissances étatiques.
Les ramifications de Google s'étendent, dans tous les domaines. Lisez mon
article du [27 juillet 2016](/interets/informatique/2016/07/27/alphabet-une-entreprise-pas-comme-les-autres/)
pour vous faire peur, et si, après ça, vous êtes toujours partisan de Google,
je ne peux plus rien pour vous et vous allez contribuer à l'effondrement du
monde qui vous a permis d'exister, et qui se trouve être aussi le mien.
John Perry Barlow s'était trompé de cible, mais le résultat est le même :
Internet n'appartient plus aux internautes, il appartient à Google ou l'une de
ses filiales. Tout passe par Google, ou presque. Et maintenant qu'ils sont à la
tête du [W3C](https://www.w3.org) (de part leurs injections massives d'argent)
ils peuvent librement définir les standards à venir.
## Et après ?
Déjà présent sur près de trois périphériques mobiles sur quatre avec Android,
Google est partout. Peut-il faire encore mieux ? La seule concurrence qui reste
sur le marché est Apple, et dispose de clients généralement fidèles, des
irréductibles tels que moi, qui refuseront toujours de se soumettre à
l'envahisseur.
Alors que dans les années 90 il y avait de la place pour tout le monde, on se
bat depuis les années 2000 pour exister. Et de nombreuses barrières techniques
et juridiques sont déjà en place pour nous emmurer, nous isoler encore plus,
nous avec notre éthique et nos bonnes intentions. Il nous reste peu de place
sur Internet, et on finira par devenir comme les radio-amateurs d'antant :
interdits d'émissions. Pour publier sur Internet, il faudra montrer patte
blanche (et une pièce d'identité). Vous n'y croyez pas ? C'est déjà le cas aux
États-Unis qui réclament tous vos identifiants de réseaux sociaux quand vous
arrivez sur le territoire. J'imagine la tronche des douaniers quand, en
septembre, mon épouse et moi entameront notre trip au Colorado, et qu'on leur
dira qu'on n'a aucun réseau social. Non, je ne suis pas sur facebook ou twitter.
Mon réseau social, il est chez moi, dans le cercle privé.
Les années 2020 vont être dures pour les "vrais geeks". On nous empêche déjà
d'envoyer des mails depuis notre propres serveurs vers les serveurs de Microsoft
et de Google, sous couvert de protection contre le spam. La réputation d'une
adresse IP commence à entrer en jeu dans le choix de laisser passer ou non une
communication. La neutralité du net part en lambeaux, et tout le monde s'en
accommode. Parce que j'ai rien à cacher, parce que tu es content des pubs
pertinentes que Google t'envoie, parce qu'elle a fait une bonne affaire sur une
plateforme de Ponzi, parce qu'ils kiffent leur nouveau Galaxy 22 qui est
"vachement mieux que l'iPhone de ces connards élitistes d'Apple", et parce les autres s'en battent
les steaks de l'avenir. Comme tout le commun des mortels, la seule chose qui
compte, c'est que leur vie soit fun, recevoir un maximum d'argent en faisant le
moins possible pour l'amélioration de l'humanité, parce qu'on est tous égoïstes
comme pas permis.
À cause de ça, les années 2020 seront les pires pour Internet.
Et je n'ai pas encore abordé de nombreux autres sujets, tels que :
- [le coût énergétique](/interets/informatique/2021/09/25/l-eco-responsabilite-en-informatique/)
- les problèmes sociaux à large échelle (discuté dans _L'Humain, cette espèce primitive_)
- la focalisation sur la monétisation d'Internet quand on pourrait s'en servir pour résoudre d'autres problèmes de l'humanité
- la dangerosité prédite et alertée par les geeks de la centralisation des plateformes
- le pouvoir donné le coeur sur la main à des entreprises privées dans un espace public
- l'illéctronisme, la fracture numérique
- etc.
## Le rebond
Ma métaphore implique un rebond, une fois qu'on aura touché le fond. Ce rebond
pourrait avoir plusieurs origines :
- la mise à disposition d'ordinateurs quantiques aux particuliers : les PCs conventionnels deviendront un maillon faible de la chaîne de sécurité - sans PC quantique accessible, l'informatique personnelle sera balayée, rayée de la carte, et c'en sera fini de l'Internet des années 90
- la scission (dont je suis partisan depuis au moins vingt ans) d'Internet : un Internet 100% commercial où les entreprises peuvent faire tout ce qu'elles veulent, y compris du spam, et un nouvel Internet, radicalement dénué d'entreprises privées ou publiques, maintenu par des geeks sur un réseau physique distinct (pourquoi pas le wifi, ou des câbles tirés entre voisins), 100% gratuit, fiable, sécurisé et performant, mais qui sera extrêmement difficile de mettre en place, en particulier sur le plan juridique
- la simplification des langages de programmation, devenus trop complexes pour être maitrisables par des débutants et qui limitent donc l'intérêt de s'y mettre
Tout cela est très hypothétique, et malgré ma parabole, je ne crois pas à un
retour de l'informatique "intéressante" de mon vivant. Vous avez tous fait le
choix de croire que le votre était le bon alors que c'était le pire que vous
puissiez faire. Vous avez donné un pouvoir incommensurable à des entreprises
privées telles que Google et Facebook, malgré nos avertissements répétés.
Alors, à moins de changer rapidement votre fusil d'épaule, vous êtes à l'origine
de l'Internet télévision. Arrêter les _apps_, arrêtez Google, arrêtez Facebook,
ne blâmez pas l'informatique pour vos dysfonctionnement sociaux, arrêtez de
montrer vos fesses pour quelques clics, avant de hurler au scandale et au
harcèlement. Arrêtez de croire que la liberté d'expression vous donne le droit
de vous comporter comme un connard. Arrêtez de croire que Google ou Facebook se
met à votre service. Arrêtez de jouer le jeu des entreprises commerciales.
Vivez Internet pour vous. Renseignez-vous sur les entreprises que vous
choisissez, réfléchissez aux choix que vous faites, parce que, que vous le
vouliez ou non, vous faites vous aussi parti d'un tout qui s'appelle l'espèce
humaine, et vous ne voulez pas qu'on vous place du mauvais côté de l'histoire.

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date: "2022-01-26"
title: Réflexions sur les metaverses
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Si vous ne suivez pas trop l'actualité informatique, sachez qu'il y a deux
sujets "chauds" ces derniers mois, et que je porte en très mauvaise estime : les
_Non-Fongible Tokens_ (NFT) et les metaverses.
[@Zoz](https://matrix.to/#/@zoz:matrix.zoz-serv.org), qui me donne décidément
[beaucoup de travail](/interets/informatique/2022/01/21/l-informatique-c-etait-mieux-avant/) ces derniers temps 😋 me proposait sur mon
[salon Matrix](/contact/) de m'exprimer sur la question,
au moins concernant les metaverses.
## C'est quoi un metaverse ?
Un metaverse est un monde virtuel. Grosso-modo, tout MMO (jeu massivement
multi-joueurs) **est** un metaverse, ou en tout cas, en coche la plupart des
cases. Pour faire simple, c'est un lieu de rassemblent virtuel.
Selon cette définition, le metaverse proposé par facebook (renommé _Meta_ pour
l'occasion) n'est ni le seul metaverse, ni même le premier. Les metaverses
trouvent leur origine dans la littérature SF et notamment _Le Samouraï virtuel_
de Neal Stephenson, sorti en 1992, même si l'on prête à certaines oeuvres
vidéoludiques de la fin des années 80 des propriétés similaires au metaverse tel
que figuré dans la culture populaire moderne. Une oeuvre moderne traitant du
sujet est le populaire _Ready Player One_ de Steven Spielberg.
En fait, il semble que, outre la représentation virtuelle d'une personne par un
avatar évoluant dans un monde fictif et connecté à tous les autres participants,
l'autre caractéristique fondamentale d'un metaverse repose sur le commerce.
Un metaverse regroupe donc deux caractéristiques fondamentalement destructrices
de la civilisation humaine : la sur-socialisation et le commerce. Des sujets
dont je parle abondamment dans [_L'Humain, cette espèce primitive_](/interets/philosophie/2023/05/18/lhumain-cette-espece-primitive-lhumain-cette-espece-primitive/), d'ailleurs.
## Quelle différence avec des jeux-vidéo ?
Prenons l'exemple d'un jeu-vidéo, massivement multi-joueurs, jouable en ligne.
Les joueurs se créent un avatar qui va les représenter en jeu, doté de
caractéristiques extraordinaires. C'est très intéressant sur le plan
psychologique, et est très révélateur des personnalités de chacun. Un phénomène
qui s'observe également chez les joueurs de jeu de rôle plateau. On compense ce
qu'on n'est pas dans la "vraie vie", ou on créé des personnages fantasmés (pas
forcément sexuellement). L'avatar est rarement une copie conforme de l'humain
qui le pilote. La distinction est plus ou moins claire dans la tête du
"contrôleur", ou en tout cas maitrisée (il fait le choix de vivre une vie
parallèle et de s'immerger dans cette vie, c'est le "jeu de rôle").
Occasionnellement, évidemment, on a pu voir des cas de joueurs qui perdent leur
faculté à faire la distinction entre le monde réel et le monde virtuel, mais ces
cas extrêmes sont rares.
Ces jeux sont généralement dotés d'une économie qui leur est propre. La monnaie
est virtuelle, tout comme les acquisitions, et n'est jamais indexée sur une
monnaie réelle. Il est possible d'échanger des objets virtuels contre de
l'argent réel, voire des objets réels contre de l'argent virtuel, mais ces
pratiques ne sont encouragées que dans certains cas, par certains éditeurs,
c'est-à-dire quand l'éditeur du jeu a un intérêt financier dans ces
transactions, ces _micro-transactions_. Le plus important, c'est surtout de
retenir que l'économie virtuelle du jeu permet d'acquérir des biens virtuels en
jeu, dans la plupart des cas, et que le reste est anecdotique (ou en tout cas,
devrait le rester).
Selon le type de jeu, le "placement produit" - technique commerciale qui
consiste à intégrer au jeu des références à une entreprise donnée - peut être
difficle, voire impossible. Quand il est possible, il est généralement fait avec
parcimonie, à la limite de la suggestion "subliminale". Si vous voyez un
placement produit pour une chaîne de restauration dans un jeu, vous allez
consommer, dépenser de l'argent, dans la "vraie vie", pas dans le jeu (sauf
peut-être si l'entreprise vend aussi des burgers virtuels pour vos avatars...).
Petite parenthèse : pendant la grande époque des MMORPG, on a traité les joueurs
de gros asociaux handicapés, incapables de se reconnecter au monde réel.
Pour résumer, dans un jeu en ligne :
- les avatars sont fantasmés
- l'économie est fictive et sans lien avec l'économie réelle
- les produits acquis grâce à cette économie sont aussi fictifs
- la distinction entre le monde virtuel et le monde réel est claire pour la plupart des protagonistes
## Le metaverse comme alternative au monde réel
Je m'exprime sans rien connaitre du metaverse tel que proposé par facebook. Je
ne fais qu'imaginer des possibilités. Je ne vous donne pas d'information ici,
juste mon ressenti et mes théories.
facebook dispose de plus de trois milliards de comptes utilisateurs, plus les
comptes fantômes (ces données dont ils disposent sur des gens qui n'ont pas de
compte). Plus d'un tiers de la population mondiale est sur facebook. Trois
milliards de personnes qui donnent volontairement - ou non - des informations
personnelles, notamment des photos, possiblement tagguées.
M'est avis qu'ils ne vont pas se gêner, si ce n'est pas déjà fait, pour créer
automatiquement votre avatar 3D en se basant sur vos photos à grand renfort
d'_Intelligence Artificielle_. Évidemment, la
plupart des gens va trouver ça cool, plus cool que de passer par un assistant
ultra complexe permettant de choisir la hauteur des sourcils ou la forme de la
bouche, comme c'est le cas dans certains jeux de rôle. À vrai dire, c'est
probablement déjà généré et stocké quelque part dans leurs vastes datacenters,
attendant sagement leur moment. Premier problème du metaverse : les avatars ne
sont plus fantasmés, ce sont des représentations fidèles de leur "contrôleur".
C'est une théorie, mais c'est tout à fait à la portée de facebook.
La Corée du Sud a franchi un pas important vers le(s) metaverse(s) en
[octobre dernier](https://www.koreatimes.co.kr/www/tech/2021/10/129_308975.html)
puisque le gouvernement sud-coréen a contribué financièrement à l'instauration
d'un tel "univers" national. Le but avoué du projet :
> "[...] la course aux investissements dans les actifs virtuels comme les NFT et les cryptomonnaies"
>
> --- <https://www.meta-media.fr/2021/12/10/coree-du-sud-le-metavers-pour-tous.html>
Deuxième problème : l'économie n'est plus fictive et est fortement liée à
l'économie réelle. Et en bonus de la forte implication commerciale, on a une
forte implication gouvernementale. Avec les dérives que cela peut générer. Si,
en plus, on met de la blockchain, des crypto-monnaies et des NFT dans
l'équation, on va droit dans le mur :
- fortes inégalités induites par les possibilités de minage de chacun (qui s'ajoutent aux inégalités sociales déjà existantes)
- impact environnemental catastrophique
- aggravation de la pénurie des composants électroniques
- forte volatilité de marchés financiers déjà inhéremment fragiles (même si certaines monnaies sont conçues pour éviter ce phénomène comme le Tether)
- valeurs de "biens" totalement arbitraires (encore plus que n'importe quelle invention commerciale)
Pour rappel, il existe [un marché immobilier](https://cryptoast.fr/achat-biens-immobiliers-metaverse-investissement-judicieux/)
déjà prospère dans certains mondes virtuels.
Un marché. Immobilier. Virtuel.
La blockchain a ceci d'incroyable qu'elle a permis de réinventer un domaine déjà
parfaitement arbitraire, doté de ses propres lois mathématiques qui n'existent
nulle part ailleurs : le marché financier. On peut donner n'importe quelle
valeur à n'importe quel "bien" (une suite de `0` et de `1`, réellement). Ou
comment utiliser une bonne idée (la [blockchain](https://fr.wikipedia.org/wiki/Blockchain))
de la plus mauvaise façon qui soit : en faire un instrument monétaire.
Quitte à investir dans des fermes de minage, à faire tourner H24 des machines
pour miner du bitcoin, dépenser des sommes folles en énergie et alourdir le
bilan écologique de la planète, ça aurait pu servir à des choses utiles à
l'humanité entière (par exemple, contribuer à
[BOINC](https://fr.wikipedia.org/wiki/Berkeley_Open_Infrastructure_for_Network_Computing))
plutôt qu'à quelques individus qui ne recherchent que le
profit personnel.
Troisième problème, donc : les biens acquis dans un metaverse sont fictifs,
quand l'argent investi ne l'est pas. Je ne parle pas de téléphones réels que
Samsung pourrait vendre via une boutique virtuelle dans un metaverse (est-ce
qu'une telle boutique est réellement nécessaire d'ailleurs ?), je parle toujours
de ces fameux "biens immobiliers" virtuels et plus généralement des NFT. Pensez
à l'ironie de la chose : la valeur d'un bien immobilier "réel" dépend notamment
de l'espace qu'il occupe, parce que l'espace physique est limité. Quelle valeur
donner à un bien immobilier fictif dans un univers potentiellement sans limites
physiques ? On va donc imposer des limites physiques arbitraires pour maintenir
une économie dans des limites raisonnables. Ça me rappelle curieusement les
[principes de création du bitcoin](https://fr.wikipedia.org/wiki/Bitcoin#Principe_monétaire)
et par extension, prouve l'irrationalité du principe-même de monnaie, d'argent,
de valeur.
Ce qui engendre un autre problème : il y a
des gens [qui travaillent dans le metaverse](https://www.cnbc.com/2021/11/30/looking-for-a-job-you-might-get-hired-via-the-metaverse-experts-say.html).
C'est leur métier. Agent immobilier mais aussi publicitaire, évidemment. Mais
aussi des experts en crypto-monnaies, en nouvelle économie numérique, etc. Il
existe même déjà des sites de recherche d'emploi, comme
[Indeed](https://www.indeed.fr/) mais dédiés aux metaverses (vers lesquels je ne
ferai pas de lien par principe). C'est un problème
parce que le fait qu'il y ait un marché du travail dans les metaverses implique
que l'on a simplement répliqué les contraintes du monde réel dans des mondes
virtuels. Dans les jeux-vidéo, c'est ludique et désarçonné du monde réel. On
peut toujours se payer une meilleure arme ou armure grâce à quelques billets,
mais on **sait** fondamentalement que ce que l'on achète est fictif. C'est un
choix que l'on fait. Dans les metaverses, il va être très difficile, voire
impossible de faire la part des choses, et **c'est conçu pour ça**.
Combien de temps avant que l'on entende parler de chômage ou de problèmes de
logement dans les metaverses ? La question semble ridicule posée ainsi, mais je
suis convaincu que certains iront jusqu'au suicide parce qu'ils auront raté leur
vie dans un metaverse. Fondamentalement, tous les problèmes auxquels la société
humaine est exposée dans le monde réel existeront (ou existent déjà) dans les
metaverses. Et notamment les problèmes sociaux, avec en tête de liste toutes les
formes de harcèlement.
C'est le cinquième problème après celui de l'existence d'un marché du travail :
la sur-socialisation des metaverses. C'est pour moi une manifestation logique de
la surpopulation humaine, un outil destiné à retarder les
[catastrophes malthusiennes](https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_malthusienne)
qui attendent l'humain. En transférant nos vies réelles dans des mondes virtuels
on temporise les effets de la surpopulation. Je ne parle pas ici des ressources
vitales telles que l'eau ou la nourriture, mais des effets de la surpopulation
sur les sociétés, la politique, la recherche du bonheur à l'échelle individuelle
mais aussi la stabilité des nations.
Aujourd'hui, les metaverses sont des essais technologiques "cools", "tendance".
On finira par tous s'y mettre, ou presque, comme tout le monde ou presque s'est
mis à facebook. Mais rares sont ceux qui anticipent les changements que cela va
occasionner. Faut-il rappeler tout ce que facebook a généré comme mal dans nos
sociétés ? le harcèlement organisé, les suicides d'adolescents, les soulèvements
populaires, la censure, le commerce, les expériences psychologiques, etc. ?
facebook n'est pas la seule entreprise à être en cause, évidemment, mais je
parle ici de facebook en tant que centre de l'attention actuelle par rapport à
ses projets de metaverse.
Mais au final, ce n'est même pas facebook qui est à mettre en cause. Ce n'est
pas fondamentalement facebook qui est responsable du mal-être des sociétés.
facebook n'est vraiment qu'un révélateur.
Le vrai problème des metaverses avant même leur naissance est l'Humain lui-même.
On ne va pas résoudre les problèmes sociaux avec les metaverses (et heureusement
ce n'est pas leur objectif), on ne va que les accroitre.
Pour résumer, dans les metaverses :
- les avatars représentent une personne réelle
- l'économie est réelle
- les produits acquis sont fictifs
- il n'y a pas de distinction entre le monde réel et le monde fictif
## Nous ne sommes pas prêts pour les metaverses
L'époque où le commun des mortels traitait les geeks d'asociaux incapables de
sortir de chez eux est révolue. Le commun des mortels va devenir asocial et
incapable de sortir de chez lui, obligé qu'il sera de travailler dans un univers
fictif. Nous, au moins, on faisait le choix d'en faire un loisir.
Les metaverses seront à l'origine de graves problèmes individuels.
L'impossibilité de distinguer le réel du fictif ne concernera plus des cas
isolés mais des sociétés entières, aussi persuadées que les metaverses sont
essentiels qu'elles sont aujourd'hui persuadées que le travail ou l'argent est
essentiel. On s'exposera encore davantage aux pratiques commerciales alors qu'on
est en saturation de publicités depuis déjà longtemps. On s'inventera une vie
fictive avec des implications sociales réelles, à des échelles autrement plus
préoccupantes qu'un adolescent dans sa chambre. Et le pire, c'est qu'on va
faire tout ça, en ignorant les avertissements, et en trouvant ça génial.
Je pense que les sociétés humaines ne sont pas prêtes pour les metaverses. Il
nous manque certaines caractéristiques pour en faire un usage raisonné et
raisonnable. Étonnamment, il nous manque les mêmes caractéristiques sociétales
pour les metaverses que pour l'exploration spatiale (encore un sujet que je
développe abondamment dans _L'Humain, cette espèce primitive_), à savoir :
- l'unification des peuples, qui sous-tend la disparition de toute forme de discrimination et toute forme de harcèlement, mais aussi la disparition des pays et des frontières
- la suppression du commerce, du travail et de l'argent
Tant que ces deux conditions ne seront pas respectées, les metaverses ne seront
que des jouets technologiques aux implications intellectuelles très dangereuses,
et des centres commerciaux géants. Rien de plus.
## Contre-points
Zoz m'a répondu sur son blog. Plutôt
partisan et enthousiaste en ce qui concerne les metaverses, les pistes de
réflexion qu'il ouvre sont intéressantes, même si je reste convaincu de la
dangerosité de l'établissement d'une "rareté numérique".
<details class="update"><summary>Mise à jour du 12 février 2022</summary>
Malheureusement, le blog de Zoz a subit un grand reset et sa réponse est perdue à jamais...
</details>

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title: '&copy; [Akko](https://en.akkogear.com)'

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---
date: "2022-01-28"
dossier: [À la recherche du clavier parfait]
title: J'ai craqué
weight: 6
---
Bon ben voilà : j'ai craqué. Le slip, la banque, tout. Et il y a même un twist.
Car au final, je n'ai pas pris le
[Keychron Q2](https://www.keychron.com/products/keychron-q2-qmk-custom-mechanical-keyboard).
J'ai pris le [Akko MOD007](https://en.akkogear.com/product/mod-007-aluminum-diy-kit/).
Et je ne l'ai pas pris en _Space gray_. Je l'ai pris en _Ocean blue_.
![bweXHW](images/bweXHW.jpg)
![VNAu28](images/VNAu28.jpg)
![StYH8M](images/StYH8M.jpg)
![t8dVFG](images/t8dVFG.jpg)
Quelques jours (heures ?) après avoir publié le
[cinquième article](/interets/informatique/2022/01/19/a-la-recherche-du-clavier-parfait-comparaison-tarifaire-et-decision-finale/)
de ma saga consacrée à la recherche du clavier parfait, je suis tombé sur ce
clavier dont je n'avais pas encore entendu parlé. On dirait un clone parfait du
Q1 (prédécesseur du Q2...), à une exception près : les switches sont disposés
en [north-facing](/interets/informatique/2022/01/15/a-la-recherche-du-clavier-parfait-a-propos-de-lorientation-des-switches/)...
Ce qui veut dire que je n'ai plus besoin de faire de concession sur le
rétro-éclairage. Trop content !
Du coup, voilà, ça y est, c'est fait, c'est commandé, et je suis TRÈS impatient
de le recevoir, comme vous pouvez vous en douter.
J'ai acheté le _barebone_ (le clavier sans les switches ni les keycaps) chez
[Eloquent Keys](https://www.eloquentclicks.com/),
boutique en ligne espagnole, pour un montant total de 216.33€, dont 33.06 de TVA
et 17.99 d'expédition en 2 à 5 jours. C'est douloureux, mais le prix serait
similaire dans une boutique française, si elle existait...
J'ai dit dans mon cinquième article que je voulais essayer un truc et combiner
des switches différents. J'ai donc opté pour 70 switches Kailh BOX White, 10
switches Kailh BOX Black et 10 switches Kailh BOX Brown. Le clavier est un 75% à
82 touches, j'aurai donc quelques switches en plus au cas où. Les White iront
évidemment sur les touches alpha-numériques, les Black sur les touches fléchées
et `Home`, `End`, `Page Up` et `Page Down`, tandis que les Brown iront sur les
touches "meta" (`Control`, `Alt`, et d'autres, au feeling).
Les switches m'ont coûté $31.71 pour les White, $7.50 pour les Black et pareil
pour les Brown.
Je suis resté sur les keycaps prévus, à savoir les _Cool gray/navy blue_ de chez
[Tai-Hao](https://mechanicalkeyboards.com/shop/index.php?p=5449&l=product_detail&my_rate=USD)
qui seront vraisemblablement du plus bel effet sur l'Akko.
![Jquixb](images/Jquixb.jpg)
Avec les keycaps à $49, la livraison internationale prioritaire en 2-3 jours à
$30.39 (seulement $3 de plus qu'une livraison en une semaine...) et les taxes à
$25.22, on arrive à un total de $151.32 dépensés chez
[MechanicalKeyboards.com](http://mechanicalkeyboards.com/), soit environ 142.35€
au taux de change actuel.
Je viens donc de dépenser près de 360 euros pour mon prochain clavier. Et, même
si je prends toujours soin de mon matériel, celui-ci aura droit à encore plus
d'égards. Le budget de ce mois-ci est englouti, mais le mois prochain,
j'achèterai sans doute les accessoires prévus dans mon
[troisième article](/interets/informatique/2022/01/11/a-la-recherche-du-clavier-parfait-un-clavier-100-custom/)
de la série. À moins qu'il soit parfait sorti de la boîte...
Mon repose-poignets sur-mesure en marbre est en cours de finition, je devrais le
recevoir la semaine prochaine. Il me restera encore un accessoire à me procurer
pour parfaire mon installation, mais je tiens à le garder secret pour l'instant,
étant donné que celui-là aussi sera "sur-mesure"...
Le prochain article de ma saga sera bien évidemment consacré au déballage du
clavier et des accessoires. Je ferai plein de photos et mes premiers essais,
mais ne vous attendez pas à des tests acoustiques. Je ne suis pas équipé pour,
je ne fais pas de vidéos, et en plus, je trouve que ça n'a pas vraiment de sens.
![RDXZ26](images/RDXZ26.gif)